En France, les affaires de squats ou d’occupations illégales de terrains privés font régulièrement la une des journaux et suscitent de vives polémiques. Certains, poussés à bout, décident de ne plus attendre l’intervention de l’État et prennent le risque de réagir eux-mêmes, quitte à choquer l’opinion publique.
C’est exactement ce qui s’est produit dans un champ rural, où un agriculteur a découvert un matin que plusieurs caravanes s’étaient installées sans la moindre autorisation au beau milieu de ses cultures, menaçant sa récolte.
Lassé d’attendre une hypothétique intervention des forces de l’ordre ou de devoir financer des frais d’avocat pour récupérer son bien, il a opté pour une méthode aussi radicale qu’odorante : asperger la zone de purin à l’aide de son tracteur.
La scène, capturée en vidéo, a fait le tour des réseaux sociaux en quelques heures. Entre soutien massif des internautes et indignation des associations, la riposte de cet agriculteur divise la France, mais ne laisse personne indifférent.
🎥 La vidéo choc de l’agriculteur fait le tour du web (1/3)
Dans la vidéo ci-dessous, la scène est surréaliste. On y voit un tracteur débouler à vive allure à travers le champ, tirant une immense tonne à lisier. Sans sommation, l’agriculteur active la pompe et commence à pulvériser un jet dense et puissant de purin en direction du campement improvisé.
Ce mélange de déjections animales et d’eau, couramment utilisé comme engrais naturel dans les exploitations agricoles, est redoutable pour deux raisons : il est salissant, mais surtout, il dégage une odeur nauséabonde et persistante.
C’est un véritable choc olfactif qui suffit généralement à faire fuir n’importe qui, sans avoir recours à la violence physique directe.
🎥 La vidéo en question :
🚨 🇫🇷 ALERTE VIDÉO : Un agriculteur excédé par l’OCCUPATION ILLÉGALE de son terrain par des gens du voyage passe à l’action en épandant du PURIN pour les dissuader ! pic.twitter.com/YERyKj4o4u
— Wolf 🐺 (@PsyGuy007) June 24, 2025
Sur les images, la panique est palpable. On voit les occupants des caravanes courir dans tous les sens pour tenter d’échapper au jet et protéger leurs véhicules.
Certains sortent leurs téléphones pour filmer la scène, d’autres crient, mais l’agriculteur ne ralentit pas. Il reste déterminé à reprendre possession de son terrain, refusant toute négociation.
En quelques secondes, le message est passé… et la vidéo est devenue virale. Elle provoque un déferlement de réactions : entre rires, indignation et débats enflammés sur la nécessité de mieux sécuriser sa propriété, elle illustre parfaitement la tension actuelle.
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Une riposte musclée qui relance le débat sur les occupations illégales (2/3)
Cette action spectaculaire est loin d’être un cas isolé. En France, de plus en plus de propriétaires expriment leur frustration croissante face aux occupations illégales, qu’il s’agisse d’appartements vacants, de résidences secondaires, de terrains agricoles ou de zones industrielles.
Le problème réside souvent dans la complexité du système judiciaire. Pour récupérer un bien squatté, les propriétaires doivent souvent entamer des démarches juridiques lourdes : constat d’huissier, assignation en justice, commandement de quitter les lieux…
Des étapes qui génèrent des frais de justice importants et peuvent prendre des mois, voire des années. De plus, la trêve hivernale ou la protection de certains occupants compliquent encore la tâche, poussant certains propriétaires à bout de nerfs à employer des moyens extrêmes, comme cet agriculteur.
Si son geste est applaudi par une partie de l’opinion qui y voit une forme de légitime défense de la propriété, il soulève d’énormes questions juridiques. Peut-on se faire justice soi-même lorsque l’État semble défaillant ?
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Que risque légalement l’agriculteur après sa riposte ? (3/3)
Si la vidéo amuse de nombreux internautes, les conséquences pourraient être lourdes pour l’exploitant agricole. La justice française est très claire sur ce point : nul ne peut se faire justice soi-même, même en cas d’occupation illégale avérée.
🚫 Un geste risqué juridiquement et financièrement
L’agriculteur s’expose à des poursuites judiciaires sérieuses. Il pourrait être attaqué pour dégradations volontaires de biens privés s’il est prouvé que le purin a endommagé les caravanes ou les effets personnels des occupants. Selon l’article 322-1 du Code pénal, ce type de délit est passible de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende.
Plus grave encore, il pourrait être poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui ou violences volontaires, surtout si des produits irritants sont identifiés ou si des personnes vulnérables (enfants, personnes âgées) ont été exposées au jet.
Dans ce cas, son assurance responsabilité civile professionnelle pourrait refuser de couvrir les éventuels dommages et intérêts réclamés par les parties civiles, laissant l’agriculteur seul face à la dette.
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🏛️ Les règles à respecter en cas de squat
Même si les caravanes étaient en infraction, la loi impose au propriétaire de suivre un protocole strict.
Il doit d’abord faire constater l’occupation, déposer plainte au commissariat ou à la gendarmerie, puis saisir le tribunal pour obtenir une ordonnance d’expulsion. Ce n’est qu’ensuite qu’il peut solliciter le concours de la force publique via la préfecture.
Une expulsion forcée sans décision judiciaire (“manu militari”) est illégale, même sur un terrain privé clôturé. C’est pourquoi de nombreux propriétaires souscrivent désormais à une assurance protection juridique renforcée, pour couvrir les frais liés à ces litiges fonciers.