Et si votre huile, votre beurre ou même le lait de votre enfant contenait un résidu issu du pétrole ?
Selon Greenpeace, un solvant toxique appelé hexane se cacherait dans de nombreux produits du quotidien — sans jamais apparaître sur les étiquettes.
L’ONG parle d’un véritable “scandale silencieux” : voici les marques et aliments concernés.
Greenpeace tire la sonnette d’alarme (1/4)
Dans son dernier rapport du 19 septembre 2025, Greenpeace France dévoile une enquête inquiétante sur la présence d’un solvant toxique — l’hexane — dans des produits alimentaires courants.
Utilisé depuis des décennies pour extraire les huiles végétales à grande échelle, ce composé chimique issu du pétrole se retrouverait aujourd’hui dans l’assiette de millions de Français, sans que personne ne le sache.
Les analyses menées par l’ONG montrent que des traces de ce solvant sont présentes dans plus de la moitié des produits testés (environ 64%), parfois dans des aliments destinés aux nourrissons ou aux jeunes enfants.
Pour Greenpeace, il s’agit d’un “scandale sanitaire silencieux”, passé inaperçu à cause d’un vide réglementaire et d’un manque d’information du public.
Mais que sait-on vraiment de cette substance ? Et pourquoi son utilisation inquiète autant les scientifiques ? Voici la réponse et la liste des aliments concernés. ⤵️
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L’hexane, un solvant invisible mais bien réel (2/4)
Derrière ce nom méconnu se cache une substance bien connue de l’industrie : l’hexane, un solvant dérivé du pétrole utilisé depuis plus de 60 ans pour extraire les huiles végétales (soja, colza, tournesol).
Selon l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), l’hexane est classé comme toxique pour le système nerveux et “suspecté de nuire à la fertilité et au développement embryonnaire”.
Chez les travailleurs exposés à de fortes concentrations, il a été associé à des cas de neuropathies périphériques — une atteinte des nerfs pouvant provoquer des engourdissements ou des pertes de sensibilité.
Mais le problème, selon Greenpeace, ne se limite plus à l’industrie. Lors de son enquête, l’ONG a fait analyser 56 produits alimentaires vendus dans les grandes surfaces françaises : 36 d’entre eux contenaient des résidus d’hexane détectables.
Les concentrations observées allaient jusqu’à 80 microgrammes par kilogramme, d’après des données reprises par Le Monde (22 septembre 2025). En Europe, la réglementation actuelle — la directive 2009/32/CE — autorise jusqu’à 1 milligramme d’hexane par kilo dans les huiles et graisses.
Les produits testés par Greenpeace respectaient globalement cette limite, mais pour l’ONG, cela ne suffit pas : “Ces seuils datent de 1996 et ne tiennent pas compte de l’exposition chronique ni des effets cumulés sur le système nerveux”, dénonce l’organisation.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a d’ailleurs reconnu en 2024 qu’il était nécessaire de réévaluer la sécurité du solvant technique d’hexane, dont les données toxicologiques “sont incomplètes ou obsolètes”.
Et c’est ce flou scientifique qui alimente aujourd’hui la controverse. Découvrez sans plus attendre la liste des produits concernés ⤵️
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Liste des produits concernés par ces traces d’hexane (3/4)
🫒 Huiles végétales (procédé d’extraction directe)
- Isio 4 – Lesieur
- Fleur de Colza – Lesieur
- Cœur de Tournesol – Lesieur
- Huile de Tournesol – Carrefour “Simply”
- Huile de Colza – Carrefour “Simply”
- Huile de Colza – Marque Repère (Leclerc)
- Huile de Tournesol – Marque Repère (Leclerc)
- Huile de Tournesol – Auchan Bio
Selon Greenpeace, ces huiles contiennent des résidus liés à l’utilisation de solvants lors de l’extraction.
🧈 Beurres (contamination indirecte via l’alimentation animale)
- Président – Beurre gastronomique doux
- Président – Beurre demi-sel
- Elle & Vire – Beurre tendre doux
- Elle & Vire – Beurre tendre demi-sel
- Paysan Breton – Beurre moulé doux
- Les Croisés – Beurre de Bretagne doux (Marque Repère – Leclerc)
- Bridel – Beurre demi-sel
🍼 Laits et laits infantiles
- Blédina – Lait infantile 6-12 mois
- Blédina – Lait infantile 1-3 ans
- Gallia – Lait infantile 1-3 ans
- Lactel – Lait demi-écrémé
- Délisse – Lait demi-écrémé (Marque Repère Leclerc)
- Candia – Lait demi-écrémé
Les analyses suggèrent une contamination indirecte via les tourteaux de soja et de colza utilisés dans l’alimentation des vaches laitières.
🍗 Viandes de volaille
- Monoprix – Cuisses de poulet fraîches
- Fermiers de Loué – Blancs de poulet
- Le Gaulois – Filets de poulet
Greenpeace estime que les volailles peuvent accumuler de faibles traces d’hexane via leur alimentation animale.
🍞 Autres produits transformés (traces détectées ponctuellement)
- Margarine St Hubert 41
- Vinaigrette Lesieur “Cœur de Tournesol”
- Sauce mayonnaise Amora
⚠️ Précision importante
Greenpeace ne parle pas de dépassement des seuils légaux, mais de présence détectable de résidus.
Les concentrations mesurées (en microgrammes par kilo) restent inférieures à la limite européenne de 1 mg/kg prévue par la directive européenne, mais l’ONG alerte sur un risque cumulatif et une exposition chronique non étudiée.
« Ce n’est pas la dose unique qui inquiète, mais l’exposition répétée et le manque total d’étiquetage », souligne Greenpeace.
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En résumé (4/4)
Le rapport de Greenpeace France met en lumière une réalité méconnue : des résidus d’hexane, un solvant issu du pétrole, seraient présents dans de nombreux produits alimentaires courants — huiles, beurres, laits ou encore volailles.
Si les concentrations détectées restent inférieures aux limites légales européennes, l’ONG dénonce un vide réglementaire et un manque d’information du consommateur.
L’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a d’ailleurs reconnu en 2024 la nécessité de réévaluer la sécurité de ce solvant, utilisé depuis plusieurs décennies dans l’agroalimentaire.
En clair : aucun danger immédiat n’a été prouvé, mais les effets à long terme d’une exposition répétée, même faible, demeurent incertains.
Greenpeace demande donc une interdiction totale de l’hexane dans la chaîne alimentaire et une transparence complète sur les procédés industriels utilisés.
Une alerte qui relance un débat essentiel : que mangeons-nous vraiment… et à quel prix pour notre santé ?