En Allemagne, une mère en deuil a sorti un pistolet et abattu de sang-froid le meurtrier de sa fillette de 7 ans, en pleine salle d’audience. Un geste de désespoir qui choque les juges, bouleverse le public et divise encore le pays plus de 40 ans après.
Le drame de Lübeck : quand le procès vire au chaos
L’accusé s’appelle Klaus Grabowski, 35 ans.
Ancien délinquant sexuel, il est déjà passé par la prison pour agressions sur mineures.
Sa victime : Anna, 7 ans, enlevée après une dispute avec sa mère.
Pendant plusieurs heures, Grabowski séquestre l’enfant dans son appartement.
Il finit par l’étrangler avant de cacher son corps dans un sac plastique.
Une horreur qui choque l’Allemagne entière.
Dans la salle d’audience, sa mère, Marianne Bachmeier, est présente.
Âgée de 31 ans, rongée par la douleur, elle écoute le récit glaçant du crime.
Soudain, elle sort une arme et tire sept coups de feu. Six atteignent Grabowski, qui meurt sur place.
Une Allemagne sous le choc
La salle plonge dans la panique.
Avocats, juges et journalistes assistent, sidérés, à cette exécution en direct.
Les policiers maîtrisent rapidement la mère vengeresse.
Marianne Bachmeier ne fuit pas.
Elle se laisse arrêter, le regard fixe.
Les médias allemands la surnomment bientôt la “maman vengeresse”.
Pour certains, elle est une héroïne, une mère qui a rendu justice.
Pour d’autres, elle représente le danger d’une justice privée.
Le débat fait rage dès les premières heures.
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Une condamnation qui divise le pays
En 1983, après deux ans de procédure, le verdict tombe.
Marianne est reconnue coupable d’homicide involontaire et de détention illégale d’arme à feu.
La peine : six ans de prison.
Mais elle n’en purgera que trois.
Libérée en 1985, elle quitte la prison, brisée mais libre.
Ce verdict déclenche une vague de réactions.
Selon un sondage de l’Institut Allensbach, l’opinion se fracture.
28 % jugent la peine appropriée.
27 % la trouvent trop lourde, 25 % trop légère.
Quarante ans plus tard, cette affaire continue d’alimenter le débat.
Était-ce un geste de désespoir… ou un acte prémédité ?
Une vie marquée par les blessures
La jeunesse de Marianne Bachmeier n’a jamais été simple.
Son père avait appartenu à la Waffen-SS.
Elle-même avait subi des violences et abandonné deux enfants à l’adoption.
En 1973, elle décide d’élever seule sa troisième fille, Anna.
Une enfant qu’elle aimait profondément.
Son assassinat la plonge dans un chagrin sans fin.
En 1995, elle confie lors d’une interview que son geste n’était pas seulement impulsif.
Oui, elle avait prémédité l’acte.
Elle voulait, dit-elle, empêcher Grabowski de salir une nouvelle fois la mémoire de sa fille.
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La fin tragique de Marianne Bachmeier
Après sa libération, Marianne tente de reconstruire sa vie.
Mais l’ombre du drame ne la quittera jamais.
Elle vit discrètement, loin de la lumière médiatique.
En 1996, elle succombe à un cancer, à seulement 46 ans.
Jusqu’au bout, son nom reste associé à l’un des faits divers les plus marquants d’Allemagne.
Son histoire continue d’incarner la frontière fragile entre justice et vengeance.
✅ À retenir
- En 1981, Marianne Bachmeier abat le meurtrier de sa fille en plein procès.
- Elle est condamnée à 6 ans, mais sort après 3 ans de prison.
- Son geste, salué par certains et condamné par d’autres, divise encore aujourd’hui.
- L’affaire symbolise le dilemme éternel : justice légale ou vengeance personnelle ?