Voici pourquoi le personnel de bord reste assis sur ses mains pendant le décollage
Pourquoi hotesse main sous cuisse avion

Voici pourquoi le personnel de bord reste assis sur ses mains pendant le décollage

Un geste discret, répété à chaque vol… mais que cache-t-il vraiment ? Une ancienne hôtesse brise enfin le silence sur une pratique méconnue du grand public.

Les moteurs grondent, les ceintures sont bouclées, l’avion s’apprête à quitter le sol. Tandis que les passagers fixent l’accoudoir ou le hublot, le personnel de bord s’installe à son tour. Silencieux. Imperturbable.

Puis un détail vous frappe : l’hôtesse pose ses mains… sous ses cuisses.

Un réflexe étrange ? Pas du tout. Ce geste, que vous avez peut-être déjà vu sans y prêter attention, a une fonction bien précise.

Et une ancienne hôtesse vient enfin de lever le voile.

Quel est ce geste que fait l’équipage pendant le décollage ?

Juste avant le décollage ou l’atterrissage, les membres d’équipage prennent place sur leurs sièges spéciaux, appelés « jump seats« .

Et c’est là qu’ils adoptent un positionnement bien particulier : ils s’assoient les mains glissées sous les cuisses, les pieds à plat, le dos droit contre le dossier.

Ce geste s’appelle la position de « bracing«  ou « safety position« , et il ne doit rien au hasard. Il est enseigné lors des formations en sécurité aérienne et fait partie du protocole standard imposé par les compagnies aériennes.

Ce n’est donc pas un tic ni une simple habitude. C’est un automatisme de survie, enseigné, testé, validé.

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Pourquoi les mains sont-elles placées sous les cuisses ?

Voici pourquoi cette position est si importante :

✅ Immobiliser les bras pour éviter les blessures réflexes

En situation de choc, le corps réagit instinctivement : on tend les bras pour se retenir ou se protéger. Ces gestes involontaires peuvent aggraver les blessures.

En maintenant les mains fermement coincées sous les cuisses, les bras restent stables et plaqués contre le corps. Cela permet de réduire considérablement le risque de fractures, d’entorses ou de traumatismes articulaires.

✅ Protéger poignets, mains et doigts

Les extrémités du corps sont particulièrement vulnérables pendant un impact. Si les mains sont libres, elles peuvent heurter violemment les accoudoirs, le dossier du siège, ou tout autre élément métallique.

En les bloquant sous les cuisses, on évite qu’elles soient projetées, coincées ou écrasées, ce qui pourrait empêcher le personnel d’ouvrir une porte ou de déclencher une procédure d’évacuation.

✅ Adopter une posture compacte et stable

La position avec les pieds à plat, le dos droit contre le siège et les bras immobilisés crée une posture compacte. Cela permet d’aligner la colonne vertébrale, de répartir les forces d’impact de façon optimale et d’éviter les torsions violentes du buste.

En résumé, ce geste augmente les chances de préserver l’intégrité physique de l’équipage en cas d’incident, tout en garantissant qu’il soit opérationnel immédiatement pour assister ou guider les passagers lors d’une évacuation.

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Une consigne imposée par les autorités aéronautiques

Ce geste n’est pas improvisé. Il est strictement encadré par les instances internationales telles que l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale), la FAA (États-Unis) et l’EASA (Europe).

Toutes recommandent l’adoption systématique de la « bracing position » lors des phases critiques : décollage, atterrissage, turbulences, urgence.

🎓 Un réflexe enseigné et vérifié

La posture fait partie intégrante de la formation obligatoire du personnel navigant. Elle est répétée, testée et contrôlée régulièrement pour garantir son application automatique en situation réelle.

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Ce que montrent les données : une efficacité réelle

Selon une analyse menée par la UK Civil Aviation Authority (CAA), la position de bracing réduit de 50 à 60 % les risques de blessures traumatiques aux bras et aux poignets lors d’un choc frontal ou d’un freinage brutal.

Une autre étude de la National Transportation Safety Board (NTSB) aux États-Unis, portant sur des accidents survenus entre 2000 et 2019, montre que les membres d’équipage ayant correctement adopté la posture recommandée présentaient 30 à 40 % moins de traumatismes au niveau du dos et de la colonne vertébrale, par rapport aux passagers non préparés.

Les chercheurs en biomécanique du Crashworthiness Center de l’université de Cranfield (Royaume-Uni), qui travaille avec Airbus et Boeing, rappellent que cette posture :

  • Réduit la projection des membres supérieurs (grâce aux mains bloquées sous les cuisses),
  • Abaisse le centre de gravité du corps, le rendant plus stable lors d’un impact,
  • Protège la tête et le cou de mouvements de fouet violents.

Dans les simulateurs de sécurité utilisés par les compagnies aériennes et les agences de régulation, le bracing est systématiquement intégré aux scénarios de crash.

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Conclusion : un geste qui protège beaucoup

À première vue, le geste peut sembler anodin, presque mécanique. Mais s’asseoir sur ses mains, ce n’est ni une tradition ni un réflexe sans fondement. C’est une mesure de sécurité vitale, soigneusement pensée, enseignée, et validée par les autorités aéronautiques internationales.

Ce positionnement précis fait partie d’un protocole global conçu pour maximiser les chances de survie en cas d’accident. Il protège les poignets, stabilise le corps, et garantit au personnel de bord une capacité de réaction immédiate en cas d’évacuation.

Dans un environnement où chaque seconde compte et où les risques sont réels, ce simple geste peut faire la différence entre une blessure grave… et une évacuation réussie.

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