Voici pourquoi il ne faut pas garder les objets d'une personne décédée selon ce conseiller funéraire
Pourquoi ne pas garder les objets d'une personne décédée

Voici pourquoi il ne faut pas garder les objets d’une personne décédée selon ce conseiller funéraire

Lorsqu’un proche disparaît, une question douloureuse surgit presque toujours : faut-il garder ses objets personnels, ou s’en séparer ?

Certains conservent tout, par peur d’oublier. D’autres préfèrent donner ou jeter rapidement, pour ne pas souffrir davantage. Mais au-delà de ce choix intime, une vérité dérangeante se cache derrière ce geste apparemment anodin.

Car selon un conseiller funéraire, garder les affaires d’une personne décédée ne serait pas toujours sans conséquence. Des raisons parfois inattendues expliquent pourquoi ce réflexe naturel peut devenir un piège.

Alors, pourquoi ne faut-il pas conserver les objets d’un défunt ? Quelles alternatives pour préserver sa mémoire autrement ? Ce conseiller funéraire va tout nous révéler. 

Garder tous les objets : un frein au travail de deuil (1/6)

Après un décès, il est naturel de vouloir tout conserver : les vêtements encore imprégnés de parfum, les livres, les photos, parfois même la chambre telle qu’elle était. Ce réflexe semble rassurant, pourtant, c’est justement là que réside le piège.

Les spécialistes du deuil expliquent que garder absolument tout empêche parfois d’accepter l’absence. Au lieu d’apaiser la douleur, cette accumulation la fige et maintient la personne dans une présence illusoire, comme si rien n’avait changé.

Les études en psychologie confirment ce constat. Depuis 2022, le manuel de référence en psychiatrie (DSM-5-TR), reconnaît officiellement le trouble de deuil prolongé (Prolonged Grief Disorder).

Ce diagnostic décrit une souffrance persistante et invalidante qui dépasse un an après la perte, souvent aggravée par l’impossibilité de se détacher des objets du défunt. Autrement dit, tout conserver peut entretenir un deuil bloqué et empêche la reconstruction.

Le conseiller funéraire l’observe régulièrement : certaines familles lui confient qu’elles n’arrivent pas à franchir ce cap, car les objets rappellent sans cesse l’absence. Le tri devient alors une étape nécessaire pour transformer le souvenir en une mémoire apaisée.

L’attachement excessif aux objets peut nourrir la souffrance (2/6)

Chaque objet lié à un défunt possède une force symbolique immense : un vêtement préféré, une montre portée chaque jour, une photo posée sur une table de chevet. Ces choses paraissent anodines, mais elles se transforment en véritables “déclencheurs émotionnels”.

Le conseiller funéraire souligne que cet attachement peut enfermer la personne endeuillée dans un cycle de tristesse. Au lieu d’apaiser, les objets entretiennent l’absence. La maison se transforme en un véritable musée du souvenir.

Cela ne signifie pas qu’il faille tout effacer. Au contraire, garder un ou deux souvenirs précieux peut devenir une ressource réconfortante. Mais multiplier ces rappels matériels sans limites, c’est risquer de prolonger la souffrance.

Dans certaines cultures et traditions religieuses, certains objets sont brûlés symboliquement pour accompagner l’âme du disparu dans l’au-delà. En Afrique, on pratique parfois la transmission des biens à la communauté comme acte de mémoire collective.

Ces rituels montrent que, depuis toujours, les sociétés ont cherché à éviter l’accumulation excessive d’objets, en privilégiant des gestes de partage, de transmission ou de détachement symbolique.

Comment gérer les affaires d’un défunt sans culpabiliser (3/6)

Beaucoup craignent de “trahir” la mémoire du défunt en donnant, vendant ou jetant ses affaires. Pourtant, selon le conseiller funéraire, il est possible de procéder avec délicatesse, sans culpabilité, et même d’y trouver une forme d’apaisement.

👉 Ne pas se précipiter : dans les jours qui suivent le décès, la douleur est trop vive pour prendre des décisions justes. Attendre quelques semaines ou quelques mois permet d’aborder ce moment avec plus de recul.

👉 Sélectionner quelques objets symboliques : un bijou, une photo, un carnet ou un vêtement peuvent suffire à maintenir un lien fort. Ce qui compte, ce n’est pas la quantité d’objets gardés, mais leur valeur émotionnelle.

👉 Partager avec les proches : donner un objet à un membre de la famille ou à un ami proche permet de répartir la mémoire et de créer une continuité collective.

👉 Transmettre ou donner : certains choisissent d’offrir une partie des affaires à des associations. Voir ces objets reprendre vie dans les mains d’autres personnes peut être perçu comme une façon de prolonger l’héritage du défunt.

👉 Créer un espace mémoire : plutôt que d’éparpiller les souvenirs partout, il est parfois apaisant de réunir quelques objets dans un lieu précis : une boîte, une vitrine, un album photo. Cet espace devient alors un point de recueillement accessible à tout moment, sans envahir le quotidien.

Les affaires d’un défunt : un enjeu aussi sanitaire et pratique (4/6)

Avec le temps, les vêtements et la literie accumulent de la poussière, de l’humidité ou des odeurs persistantes. Les meubles peuvent se détériorer, les papiers administratifs s’entasser et devenir ingérables.

Un conseiller funéraire témoigne : « Il m’arrive de revoir des familles des années après un décès, et la chambre est restée intacte. Les affaires se sont abîmées… mais la douleur, elle, n’a pas bougé. »

Au-delà de l’hygiène, garder tous les objets peut également créer des blocages successoraux. Chaque héritier souhaite récupérer tel ou tel souvenir, et l’absence de tri devient une source de conflits familiaux. 

En d’autres termes, se séparer d’une partie des objets n’est pas seulement un geste psychologique, mais aussi une nécessité pratique pour alléger le quotidien et éviter que la mémoire ne se transforme en contrainte matérielle.

Se séparer d’objets ne signifie pas oublier (5/6)

L’une des peurs les plus fréquentes exprimées par les familles est celle-ci : “Si je me débarrasse de ses affaires, vais-je finir par l’oublier ?” Ce dilemme nourrit souvent une culpabilité profonde. Pourtant, comme le rappelle le conseiller funéraire, les souvenirs d’une personne ne résident pas uniquement dans ses objets.

Les liens affectifs survivent dans les gestes, les mots, les photos, et surtout dans la mémoire intime de ceux qui restent. Conserver quelques affaires choisies, et non l’ensemble, permet de garder une trace sans se laisser envahir. 

Les psychologues parlent d’ailleurs d’objets transitionnels. À l’image d’un doudou pour un enfant, certains objets choisis jouent un rôle de soutien dans les premiers mois du deuil : un vêtement, une alliance, une photo encadrée.

Ces objets aident à traverser le choc initial en maintenant un lien rassurant. Mais leur fonction est de rester limités et symboliques. Tout garder revient à prolonger indéfiniment cette phase de transition, alors que l’objectif du deuil est d’intégrer l’absence dans une mémoire plus intérieure et apaisée.

Quand faut-il demander de l’aide extérieure ? (6/6)

Pour certaines familles, le tri des affaires d’un défunt devient une épreuve insurmontable. Associations de deuil, psychologues spécialisés ou groupes de parole peuvent aider à franchir ce cap difficile.

Car au fond, se séparer d’objets ne veut pas dire oublier. C’est honorer la mémoire du défunt tout en s’autorisant à continuer sa propre vie.

Et si le poids est trop lourd, demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais un pas vers l’apaisement. Car le véritable héritage n’est pas matériel : il se trouve dans l’amour, les valeurs et les souvenirs que l’on porte en soi.

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