La maladie d’Alzheimer pourrait avoir une seule et unique cause, selon des chercheurs
Alzheimer origine unique

La maladie d’Alzheimer pourrait avoir une seule et unique cause, selon des chercheurs

Et si la maladie d’Alzheimer, avec toute sa complexité et ses multiples visages, n’avait en réalité qu’une seule et même cause à l’origine de ses ravages ? C’est la thèse ambitieuse que propose une équipe de chercheurs américains, dans une étude récente qui pourrait bien rebattre les cartes de la recherche sur cette pathologie neurodégénérative.

Cette hypothèse, encore théorique mais étayée par des observations moléculaires, pourrait ouvrir la voie à une meilleure compréhension de la maladie, à un diagnostic plus précoce et, surtout, à des traitements enfin capables de ralentir — voire de prévenir — son évolution.

Une avancée potentiellement majeure, dans un contexte où les traitements actuels restent très limités.

Une origine commune à tous les symptômes ?

Selon une étude menée par des chercheurs de l’Arizona State University, les différents symptômes d’Alzheimer – perte de mémoire, formation de plaques amyloïdes, protéines tau anormales, inflammation – pourraient être déclenchés par un même mécanisme : les granules de stress.

Ces petites structures temporaires, formées par les cellules en réponse à un stress prolongé (oxydatif, inflammatoire…), pourraient devenir chroniques avec l’âge ou l’exposition répétée à certains facteurs de risque.

Ces granules sont censés disparaître une fois la menace écartée. Mais avec l’âge ou une exposition prolongée à certains facteurs de risque (tabac, pollution, infections chroniques…), ces granules deviendraient persistants et envahissants. En s’accumulant dans les cellules du cerveau, ils finiraient par dérégler leur fonctionnement normal, jusqu’à entraîner les dégâts que l’on observe dans les cerveaux atteints d’Alzheimer.

Ce qui rend cette hypothèse particulièrement intéressante, c’est qu’elle pourrait unifier des décennies de recherches en apparence fragmentées. Plutôt que de traiter chaque symptôme séparément, les scientifiques pourraient cibler l’origine commune, ce qui ouvrirait la voie à des traitements plus efficaces.

Mais d’autres pistes sont également étudiées.

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Une autre piste : les lipides en excès dans le cerveau

Parallèlement à l’hypothèse des granules de stress, une autre étude récente, baptisée « Lipid Invasion Model », propose une explication complémentaire — et tout aussi troublante.

Selon cette théorie, des lipides présents dans le sang, comme le cholestérol ou certains acides gras, pourraient franchir la barrière hémato-encéphalique lorsque celle-ci devient plus perméable avec l’âge ou sous l’effet de maladies chroniques.

Cette barrière, qui protège normalement le cerveau des substances indésirables, jouerait alors moins bien son rôle. Résultat : des lipides « étrangers » pénétreraient dans le tissu cérébral et viendraient perturber le métabolisme des neurones.

Cette intrusion pourrait déclencher une réaction en chaîne, marquée par une inflammation persistante, une altération des connexions neuronales, et à terme, l’apparition de plaques amyloïdes toxiques, caractéristiques d’Alzheimer.

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Pourquoi c’est une avancée majeure ?

Jusqu’ici, la recherche sur Alzheimer s’est principalement concentrée sur les signes visibles et tardifs de la maladie : accumulation de plaques amyloïdes, protéines tau anormales, perte de mémoire ou dégénérescence des neurones. Ces éléments apparaissent une fois que la maladie est déjà bien installée, ce qui limite les chances de la freiner efficacement.

Ce qui rend ces nouvelles hypothèses si prometteuses, c’est qu’elles remontent à l’origine même des déséquilibres cérébraux, bien avant l’apparition des premiers symptômes. En identifiant un mécanisme déclencheur unique, comme les granules de stress ou l’invasion de lipides, les chercheurs pourraient :

  • Détecter la maladie beaucoup plus tôt, à un stade où les neurones sont encore préservés,
  • Cibler des traitements préventifs, capables d’agir avant que les dommages ne deviennent irréversibles,
  • Et mieux comprendre les différentes formes d’Alzheimer, en les reliant à un processus biologique commun.

En somme, ces approches ne cherchent plus seulement à ralentir la maladie une fois déclarée, mais à l’empêcher de démarrer. Une véritable révolution dans la manière de penser — et peut-être un jour, de soigner — Alzheimer.

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Une piste prometteuse, mais encore théorique

Si ces nouvelles hypothèses suscitent l’enthousiasme, elles restent pour l’instant au stade expérimental. Les chercheurs à l’origine de ces travaux soulignent eux-mêmes qu’il ne s’agit pas de vérités établies, mais de pistes scientifiques à approfondir.

Les mécanismes évoqués — granules de stress, invasion lipidique — ont été observés en laboratoire, mais doivent encore être confirmés à grande échelle chez l’humain.

Cela dit, ces modèles ouvrent une voie nouvelle : celle d’une approche plus globale et plus précoce de la maladie. Plutôt que de cibler uniquement les effets visibles comme les plaques ou la perte de mémoire, ils cherchent à remonter à la source du dérèglement cérébral.

Et c’est précisément ce changement de perspective qui nourrit l’espoir de traitements enfin plus efficaces.

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