C’est le débat qui divise les foyers français chaque hiver, souvent au moment précis où tombe la douloureuse facture de régularisation d’énergie.
D’un côté, il y a l’équipe “On coupe tout en partant” pour ne pas chauffer les meubles. De l’autre, l’équipe “On laisse tourner” pour éviter que la maison ne se transforme en igloo. Mais économiquement, qui a raison ? 🤔
Dans un contexte où le prix du kWh joue au yo-yo, se tromper de stratégie peut vous coûter plusieurs centaines d’euros par an. Nous avons décortiqué les recommandations des thermiciens et de l’ADEME pour trancher.
Voici les stratégies réellement rentables et les équipements à surveiller pour arrêter de jeter l’argent par les fenêtres. ⤵️
Le mythe de “la maison qui se refroidit trop vite” (1/5)
Commençons par la physique. Une maison perd de la chaleur en permanence. Plus l’écart entre la température intérieure et le froid extérieur est grand, plus la perte est rapide.
L’idée reçue est de croire qu’il faut une énergie colossale pour remonter la température le soir. C’est faux… sauf si votre logement a une inertie catastrophique. La vraie réponse dépend donc à 100% de votre équipement.
Cas par cas : Quelle stratégie adopter selon votre installation ? (2/5)
C’est ici que se joue votre budget. On ne pilote pas un convecteur comme on pilote une chaudière performante.
1. Vous avez des radiateurs électriques
Si vous êtes encore équipés de vieux “grille-pains”, coupez-les en votre absence. Ils sont très réactifs mais ne stockent rien.
En revanche, si vous avez investi dans un radiateur à inertie sèche ou céramique, ne coupez pas totalement. Ces appareils sont conçus pour emmagasiner la chaleur. Passez simplement en mode “Éco” (environ 3 à 4 degrés de moins).
Cela évite la surconsommation au redémarrage tout en maintenant un confort décent.
2. Vous avez une chaudière (Gaz, Fioul ou Bois)
C’est le piège classique. Les systèmes à eau chaude ont une inertie lourde. Si vous coupez totalement votre chaudière le matin, l’eau du circuit et la tuyauterie vont refroidir.
🚨 Le risque ? Au-delà de l’inconfort, les chocs thermiques répétés usent les joints et les pièces mécaniques. Vous risquez alors la panne en plein hiver, vous obligeant à contacter un professionnel pour un dépannage de chaudière en urgence, une prestation souvent coûteuse.
💡 Le conseil : Ne descendez jamais sous 16°C. Si votre chaudière est ancienne et consomme trop même au ralenti, il est peut-être temps de regarder les tarifs pour le remplacement d’une chaudière fioul par un modèle à condensation, beaucoup plus sobre.
3. Vous êtes équipé d’une Pompe à Chaleur (PAC)
Si vous faites partie des foyers modernes équipés d’une PAC, la règle est stricte : on ne touche (presque) à rien. Une pompe à chaleur est conçue pour maintenir une température stable.
Lui demander de passer de 15°C à 20°C en une heure va forcer le compresseur et déclencher la résistance électrique d’appoint, très énergivore. Si votre consommation vous semble anormale malgré une température stable, le problème vient souvent du dimensionnement.
N’hésitez pas à demander un devis pour l’installation d’une pompe à chaleur air-eau plus récente si votre modèle a plus de 15 ans. Les technologies “Inverter” actuelles modulent la puissance pour des économies drastiques.
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L’erreur invisible : Vouloir chauffer une passoire (3/5)
Si vous appliquez la règle des “19°C présence / 17°C absence” et que vous avez toujours froid (ou que la facture explose), le coupable n’est pas le thermostat, ce sont vos murs.
Chauffer une maison mal isolée revient à essayer de remplir un seau percé. Avant de changer de fournisseur d’énergie, la priorité absolue est l’enveloppe du bâtiment.
Le toit : Jusqu’à 30% de la chaleur part par le haut. Regardez sérieusement le coût de l’isolation des combles perdus. C’est souvent l’opération la plus vite rentabilisée.
Les vitrages : Si vous sentez l’air passer, le remplacement de vos fenêtres par du double vitrage changera radicalement votre confort thermique, supprimant l’effet “paroi froide”.
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Les aides financières pour ne pas payer plein pot (4/5)
🎉 Bonne nouvelle : l’État continue de subventionner massivement la sortie des énergies fossiles en 2024 et 2025. Que ce soit via MaPrimeRénov’ ou les CEE, les montants sont conséquents.
Il est impératif de vérifier votre éligibilité aux aides de l’État pour pompe à chaleur ou pour l’isolation extérieure avant de signer quoi que ce soit. Pour les revenus modestes, ces aides peuvent couvrir une très grande partie de la facture.
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La solution ultime : L’automatisation intelligente (5/5)
L’humain est faillible : on oublie de baisser le chauffage en partant, ou on le met trop fort en rentrant parce qu’on frissonne. La rentabilité immédiate se trouve dans la domotique. L’installation d’un thermostat connecté intelligent est un “game changer”.
Ces appareils apprennent de l’inertie de votre maison. Vous rentrez à 18h00 ? Le thermostat sait qu’il doit déclencher le chauffage à 17h20 précises pour atteindre la température cible à votre arrivée.
Ni avant (gaspillage), ni après (inconfort). Si vous êtes locataire, la pose de robinets thermostatiques connectés sur vos radiateurs permet aussi de gérer la chaleur pièce par pièce.
Le verdict ✅
Pour faire simple et protéger votre portefeuille :
- Ne coupez jamais totalement (sauf vacances prolongées).
- Visez 19°C quand vous êtes là, 16-17°C quand vous n’êtes pas là.
- N’oubliez pas votre obligation légale : le contrat d’entretien annuel de chaudière est indispensable pour garder un rendement optimal et être couvert par l’assurance.
Si ça ne suffit pas, isolez.
Le chauffage le moins cher reste celui dont on n’a pas besoin parce que la maison garde la chaleur toute seule.
