Présente dans toutes les cuisines, cette épice anodine et bon marché pourrait éliminer jusqu’à 95 % des cellules cancéreuses en laboratoire, selon une étude britannique. Réelle avancée ou simple espoir ? Voici ce que révèle la science.
Quelle est cette épice au potentiel anticancer ?
Il s’agit du curcuma, une épice largement utilisée en cuisine, notamment dans les plats indiens. Ce n’est pas son goût, mais l’un de ses composés actifs, la curcumine, qui intrigue les chercheurs. Ce polyphénol possède des propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes et anticancéreuses bien documentées en laboratoire.
Selon une étude menée par l’Université de Leicester, la curcumine aurait la capacité d’éliminer jusqu’à 95 % des cellules cancéreuses dans des polypes intestinaux, lors de tests en laboratoire. Ces cellules, appelées cellules souches cancéreuses, sont particulièrement redoutées car elles peuvent provoquer des récidives.
Les effets observés sont multiples :
- ralentissement de la croissance des cellules tumorales,
- induction de leur mort naturelle,
- blocage des vaisseaux qui alimentent les tumeurs,
- et réduction de l’inflammation, souvent liée au développement du cancer.
Ces résultats ont aussi été observés chez la souris, avec une croissance tumorale ralentie et une survie prolongée. Des signaux prometteurs… qui doivent encore être confirmés chez l’humain.
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Effets réels sur l’humain : promesses, limites et risques
Les effets du curcuma en laboratoire sont impressionnants. Mais qu’en est-il dans la vraie vie, chez l’humain ? C’est là que la prudence s’impose.
Des études cliniques ont montré que la curcumine est bien tolérée, même à fortes doses (jusqu’à 8 g par jour). Elle pourrait aussi réduire certains marqueurs inflammatoires et soulager les effets secondaires des traitements anticancer, comme les douleurs ou les troubles digestifs.
Chez certains patients atteints de lésions précancéreuses au côlon, une cure de curcumine a permis d’observer des signes biologiques encourageants. Dans d’autres cas, elle semble freiner légèrement la progression de cancers peu agressifs.
Mais attention :
- Aucune preuve solide ne permet aujourd’hui de dire que la curcumine guérit le cancer.
- Les études restent peu nombreuses, à petite échelle, et les résultats varient selon les patients.
- Et surtout, les doses efficaces en laboratoire sont très difficiles à atteindre par l’alimentation seule.
Autre point important : la curcumine est mal absorbée naturellement par l’organisme. Pour espérer un effet réel, elle doit être prise sous forme de compléments, souvent combinée à du poivre noir (pipérine) ou à des technologies spécifiques.
Enfin, même si elle est généralement bien tolérée, des effets secondaires sont possibles à fortes doses : troubles digestifs, interactions avec certains médicaments (comme les anticoagulants), et, dans de rares cas, troubles hépatiques.
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Faut-il en consommer au quotidien ?
Au vu de ses propriétés, on peut légitimement se demander si le curcuma mérite une place quotidienne dans notre alimentation. La réponse est oui, mais avec modération et bon sens.
Intégré à vos plats (soupes, sauces, riz, légumes…), le curcuma peut apporter des bienfaits réels : il est antioxydant, anti-inflammatoire, et contribue à soutenir le système digestif. C’est un atout santé naturel, surtout lorsqu’il est associé à du poivre noir, qui améliore son absorption.
Mais il faut garder en tête que les doses utilisées dans les études scientifiques sont bien plus élevées que ce qu’on consomme en cuisine. Saupoudrer un peu de curcuma dans son assiette ne suffira pas à reproduire les effets observés en laboratoire.
Certaines personnes choisissent donc d’en prendre sous forme de complément alimentaire. Si c’est votre cas, privilégiez des produits de qualité, avec pipérine ou formulations optimisées. Et surtout, demandez toujours l’avis de votre médecin, notamment si vous suivez un traitement.
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