Préparez-vous, car vous allez tomber de haut. Entre le gel des pensions annoncé pour 2026 et la suppression de l’abattement de 10 % sur les retraites, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour les retraités français.
Ce qui n’était au départ qu’une rumeur budgétaire devient peu à peu une réalité : le gouvernement cherche à faire des économies sur le dos des retraités, et la facture pourrait être salée.
Selon les premières estimations, un retraité percevant 1 500 à 2 000 € par mois pourrait perdre plusieurs centaines d’euros par an, entre la perte de pouvoir d’achat et la hausse d’impôt.
Et cette fois, aucune catégorie n’est épargnée : même les petites pensions risquent d’y laisser quelques plumes. Alors, combien allez-vous réellement perdre ?
Voici la somme exacte, calculée selon les scénarios actuellement étudiés par Bercy.
Le gel des pensions : une perte sèche de pouvoir d’achat (1/4)
C’est désormais une hypothèse sérieuse étudiée par le gouvernement : geler les pensions de retraite en 2026.
Autrement dit, aucune revalorisation ne serait appliquée au 1ᵉʳ janvier prochain, contrairement à la hausse automatique qui suit habituellement l’inflation.
Sur le papier, la mesure permettrait à l’État de réaliser plusieurs milliards d’euros d’économies. Mais dans les faits, ce serait une baisse de pouvoir d’achat immédiate pour des millions de retraités.
👉 Prenons un exemple concret :
- Pour une pension de 1 500 € par mois, un gel d’un an représente une perte d’environ 250 à 300 € sur l’année si l’inflation atteint 1,5 %.
- Pour une pension de 2 000 €, la perte grimperait autour de 400 € par an.
Cela peut sembler “supportable” sur le court terme, mais cumulé sur plusieurs années, le manque à gagner devient considérable. En clair, chaque mois sans revalorisation, c’est un peu de pouvoir d’achat qui disparaît définitivement.
Beaucoup de retraités, déjà fragilisés par la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, redoutent ce nouveau coup de massue.
Et pour certains, ce gel viendrait s’ajouter à une autre mauvaise surprise : la fin du fameux abattement de 10 % sur les retraites dans le calcul de l’impôt sur le revenu.
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Fin de l’abattement de 10 % : une hausse d’impôt déguisée (2/4)
C’est une autre mesure qui passe presque inaperçue, mais dont l’impact risque d’être lourd pour beaucoup de retraités.
Depuis des décennies, les pensions de retraite bénéficient d’un abattement fiscal de 10%, censé compenser les frais non déductibles (déplacements, repas, cotisations…).
Or, le gouvernement envisage désormais de remplacer cet abattement proportionnel par un abattement forfaitaire de 2 000 € par personne ou 4 000 € pour un couple.
Une réforme présentée comme plus “équitable”, mais qui se traduira, dans les faits, par une hausse d’impôt pour les retraites moyennes et supérieures.
👉 Exemple concret :
Un retraité qui perçoit 25 000 € de pension par an bénéficie aujourd’hui d’un abattement de 2 500 €. Avec la nouvelle formule, il ne pourrait déduire que 2 000 €, soit 500 € de revenu imposable en plus. Selon son taux d’imposition, cela représente entre 60 et 150 € d’impôt supplémentaire.
Et plus la pension est élevée, plus la perte augmente :
- À 40 000 € de revenus, l’abattement actuel de 4 000 € passerait à 2 000 €,
soit près de 600 € d’impôts supplémentaires pour un foyer imposé à 30 %. - En revanche, les retraités les plus modestes — ceux dont la pension est inférieure à 18 000 € par an — pourraient légèrement y gagner, puisque l’abattement minimum actuel (450 €) serait porté à 2 000 €.
Mais dans l’ensemble, les classes moyennes et supérieures seront perdantes. Et combinée au gel des pensions, cette réforme revient ni plus ni moins à une double peine fiscale pour les retraités.
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Combien allez-vous réellement perdre ? Les estimations selon votre pension (3/4)
Entre le gel des pensions et la fin de l’abattement de 10 %, la note risque d’être salée.
D’après les projections établies à partir des hypothèses du ministère de l’Économie, voici une estimation des pertes moyennes annuelles selon votre niveau de pension.
Ces chiffres incluent :
- la perte de revalorisation liée au gel (1,4 % d’inflation moyenne),
- la hausse d’impôt moyenne liée à la réforme de l’abattement.
📊 Estimation des pertes moyennes annuelles (pension brute annuelle) :
| Niveau de pension | Perte liée au gel | Perte liée à l’abattement | Perte totale estimée |
|---|---|---|---|
| 12 000 € / an (1 000 € / mois) | ~170 € | 0 € ou légère baisse d’impôt | ~170 € |
| 18 000 € / an (1 500 € / mois) | ~250 € | 0 € | ~250 € |
| 25 000 € / an (2 083 € / mois) | ~350 € | +120 à +150 € d’impôt | ≈ 500 € |
| 35 000 € / an (2 916 € / mois) | ~490 € | +300 € d’impôt | ≈ 790 € |
| 45 000 € / an (3 750 € / mois) | ~630 € | +450 € d’impôt | ≈ 1 080 € |
| 60 000 € / an (5 000 € / mois) | ~850 € | +600 à +700 € d’impôt | ≈ 1 400 à 1 500 € |
En résumé (4/4)
- Les petites retraites seraient peu ou pas impactées (voire légèrement gagnantes grâce au nouvel abattement forfaitaire).
- Les retraites moyennes, autour de 1 800 à 2 500 € par mois, perdraient entre 400 et 800 € par an.
- Les retraites plus confortables dépassant 3 000 € mensuels pourraient voir leur perte annuelle dépasser 1 000 €.
Et si l’inflation devait remonter, le gel des pensions pèserait encore plus lourd : chaque point d’inflation non compensé équivaut à environ 150 € perdus par an pour une pension de 1 000 € mensuels.
