En matière de retraite, les idées reçues sont nombreuses. L’une des plus répandues consiste à croire qu’il est impossible de percevoir une pension si l’on n’a jamais travaillé. En clair : pas de cotisations, pas de retraite.
Et pourtant, la réalité est plus nuancée.
Car si certaines femmes n’ont pas exercé d’activité salariée ou indépendante au cours de leur vie, cela ne signifie pas qu’elles sont systématiquement exclues du système de retraite.
Bien au contraire : plusieurs dispositifs légaux permettent de valider des trimestres, de bénéficier de droits à pension, ou, à défaut, de recevoir une aide sous conditions de ressources.
Cela signifie qu’une femme n’ayant jamais exercé un emploi rémunéré peut tout de même percevoir une somme mensuelle à partir d’un certain âge.
Alors, quels montants peut-elle toucher en 2025 ? À quelles conditions ? Et de quoi est réellement composée cette « retraite » quand elle ne repose pas sur une carrière professionnelle classique ? On fait le point.
Pas de carrière, mais des droits possibles : comment est-ce possible ?
Toutes les femmes n’ont pas pu, voulu ou eu l’opportunité de travailler durant leur vie active. Par choix ou par nécessité familiale, certaines ont consacré leur vie à l’éducation des enfants, au soin des proches, ou ont traversé des périodes longues de chômage ou d’inactivité.
Pour autant, cela ne signifie pas qu’elles sont totalement exclues du système. Plusieurs mécanismes permettent de valider des trimestres sans emploi.
L’Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) permet, sous conditions, de cotiser sans rien verser soi-même. Ce sont alors des organismes comme la CAF qui paient les cotisations retraite, à condition de percevoir certaines prestations familiales (complément familial, allocation de base, ou avoir un enfant ou adulte handicapé à charge).
Des périodes de chômage non indemnisé (notamment si vous avez été inscrite à Pôle emploi sans droit aux allocations) permettent aussi de valider jusqu’à 6 trimestres dans certains cas.
Enfin, si aucune cotisation n’a été versée et si aucun trimestre n’a pu être validé, il existe une solution de dernier recours : l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), versée à partir de 65 ans (ou 62 ans en cas d’inaptitude reconnue).
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Voici combien vous pouvez toucher si vous n’avez jamais travaillé
Si une femme n’a jamais cotisé, ne bénéficie pas d’une retraite contributive et dispose de revenus très modestes, elle peut prétendre à l’ASPA, versée chaque mois par l’État.
Voici les montants officiels en 2025 :
- 1 034,28 € par mois pour une personne seule (soit 12 411,36 € par an)
- 1 605,73 € par mois pour un couple (soit 19 268,76 € par an)
🎯 Conditions à remplir :
- Être âgée de 65 ans ou plus (ou 62 ans en cas d’inaptitude)
- Résider de manière stable en France
- Avoir des ressources inférieures à 1 034,28 €/mois (seule) ou 1 605,73 €/mois (en couple)
Le montant versé est différentiel : si la bénéficiaire a déjà un petit revenu (allocation familiale, pension de réversion, etc.), l’ASPA vient compléter jusqu’au plafond.
🔎 À noter : l’ASPA est récupérable sur succession si le patrimoine du défunt dépasse 105 300 € au moment du décès.
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Conclusion : Une retraite modeste… mais bien réelle
Même sans avoir jamais travaillé, une femme en France peut toucher une forme de retraite — soit via des droits acquis autrement, soit via une allocation sociale comme l’ASPA.
Ce n’est pas un « revenu de confort », mais un filet de sécurité garanti pour assurer un minimum de ressources après 65 ans.
Encore trop peu connu, ce dispositif mérite d’être mieux compris. Il représente une reconnaissance du rôle des femmes dans la société, même en dehors du salariat traditionnel.
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