Lauren Wasser avait 24 ans. Une jeune femme sportive, solaire, mannequin à Los Angeles, la vie devant elle. Rien ne laissait présager que sa routine mensuelle, comme celle de millions d’autres femmes, allait bouleverser sa vie à jamais.
Tout commence par un simple mal de tête, une fièvre soudaine… puis le malaise. En quelques heures, Lauren est plongée dans un état critique.
Les médecins parlent d’un syndrome de choc toxique. L’origine ? Un tampon hygiénique.
Quelques jours plus tard, on lui ampute une jambe. Puis la seconde. Son corps a résisté, mais pas sans conséquences. Et ce qu’elle pensait être un banal produit du quotidien s’est transformé en cauchemar médical.
Aujourd’hui, Lauren témoigne. Pour alerter, prévenir, et rappeler que même les gestes les plus ordinaires peuvent cacher des risques insoupçonnés. Son histoire, rare mais vraie, met en lumière un danger invisible — et pourtant évitable.
Le choc toxique menstruel : un risque rare, mais grave
Quand Lauren Wasser est arrivée aux urgences avec une forte fièvre, des douleurs diffuses et des signes de confusion, les médecins ont d’abord pensé à une infection sévère.
Mais rapidement, le diagnostic tombe : syndrome du choc toxique menstruel (SCT). Un nom encore peu connu, pour une affection pourtant redoutable.
Le syndrome du choc toxique, expliqué simplement
Le SCT est une réaction grave à des toxines produites par des bactéries, comme Staphylococcus aureus. Ces bactéries, parfois naturellement présentes dans le vagin, peuvent se multiplier rapidement dans certaines conditions, notamment en présence d’un tampon porté trop longtemps.
Les toxines qu’elles produisent passent alors dans le sang et déclenchent une réaction inflammatoire violente dans tout l’organisme. En quelques heures seulement, le corps peut basculer dans un état critique : chute de tension, défaillance d’organes, coma.
C’est ce qui est arrivé à Lauren.
Comment certains tampons augmentent le risque ?
Tous les tampons ne sont pas dangereux, mais leur composition et leur mode d’usage peuvent jouer un rôle. Les tampons très absorbants (souvent à base de fibres synthétiques comme la rayonne) créent un environnement favorable à la prolifération bactérienne.
De plus, certains matériaux irritants peuvent altérer les muqueuses et faciliter le passage des toxines dans l’organisme.
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Une vie bouleversée : amputée, puis engagée
Après son hospitalisation, Lauren Wasser n’est plus la même. L’amputation de sa jambe droite est suivie, quelques années plus tard, par celle de sa jambe gauche, également nécrosée par le syndrome. La sportive devient une survivante, marquée à vie par un produit qu’elle utilisait comme des millions d’autres femmes.
Mais loin de se replier sur elle-même, Lauren décide de transformer sa douleur en combat. Elle devient mannequin, conférencière, et surtout militante.
❤️ Son objectif : alerter les femmes sur les risques du SCT et interpeller les fabricants de protections hygiéniques sur la transparence des compositions et des risques.
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Un témoignage devenu viral pour alerter les femmes
Lauren a pris la parole dans de nombreux médias internationaux, de Vogue à The Guardian, en passant par des documentaires diffusés sur Netflix et YouTube. Son témoignage bouleverse, mais il réveille aussi les consciences.
Elle milite aujourd’hui pour que chaque boîte de tampons affiche clairement les consignes d’usage, et que les marques soient tenues à plus de vigilance.
Dans une interview accordée à Vice en 2015, Lauren confiait :
« J’ai failli perdre la vie… Aujourd’hui, j’essaie simplement d’informer et de sensibiliser le plus grand nombre de femmes sur ce qu’elles introduisent dans leur corps. »
Son parcours inspire d’autres victimes, mais aussi des professionnel·le·s de santé, qui reconnaissent souvent que le SCT reste sous-diagnostiqué. Lauren est devenue le visage d’un combat encore trop peu connu.
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Ce qu’il faut savoir pour éviter les risques
Le syndrome du choc toxique menstruel est très rare, mais il existe bel et bien. En France, 20 à 30 cas sont recensés chaque année, selon Santé publique France.
Aux États-Unis, on parle d’environ 1 à 3 cas pour 100 000 femmes. Le chiffre semble faible, mais les conséquences peuvent être dramatiques s’il n’est pas diagnostiqué à temps.
Qui est à risque et quels sont les signes à surveiller ?
Les jeunes femmes sont les plus exposées, notamment en début de vie menstruelle. Mais le SCT peut concerner toutes les personnes utilisant des tampons.
Les signes à ne pas négliger sont :
- une fièvre soudaine et élevée (plus de 39 °C),
- des vomissements, une diarrhée,
- un état de confusion ou de faiblesse extrême,
- une éruption cutanée, des douleurs musculaires intenses,
- une hypotension (pression artérielle basse).
En présence de ces symptômes, il faut retirer immédiatement le tampon et consulter en urgence.
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Les bons gestes pour se protéger
Pour continuer à utiliser des tampons en toute sécurité, adoptez ces pratiques :
- ne jamais les porter plus de 6 à 8 heures,
- choisir un niveau d’absorption adapté à votre flux,
- alterner avec d’autres protections (serviettes, culottes…),
- lire les consignes sur l’emballage,
- se laver les mains avant et après.
Quelles alternatives plus sûres ?
Certaines alternatives comme les serviettes bio, les culottes menstruelles ou la cup (bien stérilisée entre chaque usage) sont appréciées pour leur moindre impact sur la flore vaginale.
Elles permettent aussi de réduire les risques liés au port prolongé de tampons, tout en respectant le confort et les préférences de chacune.
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