Cancer : ce traitement révolutionnaire qui pourrait remplacer la chimiothérapie
Cancer traitement révolutionnaire remplacer la chimio

Cancer : ce traitement révolutionnaire qui pourrait remplacer la chimiothérapie

Depuis plusieurs décennies, la lutte contre le cancer repose sur un trio incontournable : chirurgie, radiothérapie et surtout chimiothérapie. Ce parcours thérapeutique, bien que souvent efficace, impose des épreuves lourdes aux patients.

La chimiothérapie, en particulier, reste redoutée pour ses effets secondaires sévères : nausées, fatigue intense, chute des cheveux, affaiblissement du système immunitaire… Autant de conséquences qui altèrent profondément la qualité de vie des malades. Pourtant, pour beaucoup, elle est la seule voie possible pour espérer une rémission durable.

Mais aujourd’hui, un vent d’espoir souffle dans le domaine de l’oncologie.

Et si les patients atteints de certains cancers pouvaient éviter ces traitements éprouvants ? Si une approche plus ciblée, moins invasive, permettait de lutter contre la maladie sans les effets dévastateurs de la chimio ?

C’est la promesse de récentes découvertes médicales qui pourraient bien redéfinir la façon dont nous combattons le cancer.

Alors, peut-on vraiment envisager un futur où la chimiothérapie ne serait plus systématiquement nécessaire ? Quels sont ces traitements innovants qui pourraient changer la donne ? Et surtout, sont-ils vraiment aussi efficaces que l’on le dit ?

Pourquoi la chimiothérapie est-elle si souvent incontournable ?

Depuis sa découverte au début du XXe siècle, la chimiothérapie a révolutionné la prise en charge des cancers. Ce traitement repose sur l’administration de substances chimiques capables de détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se diviser.

Mais son efficacité se paie au prix fort : elle s’attaque également aux cellules saines, provoquant des effets secondaires parfois très lourds.

Pour de nombreux cancers, la chimiothérapie reste un passage obligé, notamment lorsqu’une intervention chirurgicale est impossible ou que la maladie s’est propagée à d’autres parties du corps.

Elle peut être utilisée seule ou en complément d’autres traitements comme la radiothérapie ou la chirurgie, dans le but de réduire la taille des tumeurs, détruire les cellules résiduelles après une opération ou prévenir les récidives.

Cependant, malgré ses résultats souvent probants, ce protocole classique n’est pas sans limites. Certains cancers y sont naturellement résistants, tandis que d’autres développent des mécanismes d’adaptation qui réduisent progressivement l’efficacité des médicaments.

De plus, les effets secondaires peuvent être si handicapants que certains patients renoncent au traitement ou doivent l’interrompre prématurément.

Face à ces limites, la recherche s’est donc intensifiée pour trouver des alternatives moins toxiques et plus ciblées. Et parmi ces approches émergentes, une technique en particulier semble se démarquer, offrant des perspectives inédites pour les patients.

📚 À lire aussiMaladie de Charcot : ces premiers symptômes qui doivent vous alerter

Le traitement qui pourrait remplacer la chimio dans certains cancers

Face aux limites de la chimiothérapie classique, une alternative thérapeutique suscite aujourd’hui l’intérêt des chercheurs et médecins : l’immunothérapie.

Ce traitement révolutionnaire pourrait bien transformer radicalement la prise en charge de certains cancers, en exploitant directement le potentiel de notre système immunitaire.

Qu’est-ce que l’immunothérapie ?

L’immunothérapie est une stratégie thérapeutique qui utilise les capacités naturelles du système immunitaire pour détecter et éliminer les cellules cancéreuses.

Contrairement à la chimiothérapie qui attaque toutes les cellules, même les cellules saines, l’immunothérapie utilise directement nos propres défenses naturelles pour lutter contre le cancer. En clair, ce traitement aide notre système immunitaire à reconnaître les cellules cancéreuses, pour mieux les combattre.

En temps normal, certaines cellules cancéreuses arrivent à se cacher du système immunitaire en lui envoyant des « faux signaux » pour l’endormir. L’immunothérapie bloque ces faux signaux.

Résultat : les « soldats » de notre système immunitaire (appelés lymphocytes T) se réveillent, repèrent clairement les cellules cancéreuses, et les éliminent beaucoup plus efficacement.

Des résultats impressionnants confirmés par les études

Un essai clinique récent mené par le prestigieux Memorial Sloan-Kettering Cancer Center (MSK) de New York a permis de confirmer l’efficacité remarquable de cette approche.

L’étude, impliquant 117 patients atteints de différents cancers (notamment du rectum, gastro-œsophagiens, hépatobiliaires, du côlon et gynécologiques), s’est concentrée sur l’utilisation du dostarlimab, commercialisé sous le nom Jemperli.

Ce médicament est un inhibiteur de point de contrôle, administré par perfusion intraveineuse pendant six mois. Il permet de « lever les freins » du système immunitaire, le rendant capable d’attaquer directement les cellules tumorales.

Les résultats obtenus sont exceptionnels :

  • 100 % de rémission chez les patients souffrant de cancer du rectum traités par immunothérapie.
  • Parmi les autres types de cancers étudiés, près de 65 % ont montré une régression totale de leur tumeur.
  • 80 % des patients ayant participé à cette étude n’ont eu besoin d’aucun traitement complémentaire (ni chirurgie, ni chimiothérapie, ni radiothérapie), préservant ainsi considérablement leur qualité de vie.

📚 À lire aussiVaccin contre le Covid : des effets indésirables persistants chez certains patients

Une efficacité ciblée grâce à des mutations génétiques spécifiques

L’efficacité spectaculaire de l’immunothérapie avec dostarlimab s’explique en partie par une caractéristique génétique spécifique présente dans les cellules cancéreuses traitées.

Ces tumeurs présentent une mutation appelée « déficience du système de réparation des mésappariements de l’ADN » (MMRd).

Cette particularité génétique rend les cellules cancéreuses plus vulnérables aux attaques immunitaires, car elles produisent des protéines anormales facilement repérables par les défenses immunitaires naturelles.

Cette mutation concerne certains types de cancers colorectaux mais aussi d’autres cancers gastro-intestinaux, urologiques ou gynécologiques, offrant ainsi un large éventail d’application pour l’immunothérapie.

📚 À lire aussiSanté : le stress peut déclencher cette maladie très douloureuse

Des limites et défis à relever

Si ces résultats sont très prometteurs, l’immunothérapie ne représente toutefois pas une solution universelle.

Tout d’abord, seule une fraction des patients présente la mutation génétique nécessaire pour en bénéficier. Ainsi, bien que spectaculaire, ce traitement ne pourra pas remplacer intégralement la chimiothérapie pour tous les types de cancers.

Autre obstacle majeur : son coût extrêmement élevé. Le dostarlimab coûte actuellement près de 100 000 euros pour un traitement complet de six mois, un prix qui limite fortement son accessibilité.

Enfin, l’immunothérapie peut provoquer des effets secondaires spécifiques liés à l’hyperactivation du système immunitaire, tels que des troubles auto-immuns ou inflammatoires. Bien que moins fréquents que ceux associés à la chimiothérapie, ces effets doivent néanmoins être surveillés étroitement.

📚 À lire aussiSanté : les raisons de l’augmentation des cancers chez les jeunes dévoilées

Conclusion : Un nouveau chapitre dans la lutte contre le cancer ?

L’immunothérapie constitue sans aucun doute l’une des avancées médicales les plus prometteuses de ces dernières décennies. En stimulant le système immunitaire pour lutter naturellement contre le cancer, elle offre une alternative efficace et nettement moins invasive à la chimiothérapie traditionnelle pour certains patients.

Si cette méthode thérapeutique ne peut pas encore remplacer intégralement les traitements actuels en raison de ses limites génétiques et économiques, elle ouvre néanmoins une voie d’espoir considérable.

Elle permet d’entrevoir un futur où la prise en charge du cancer sera davantage personnalisée, plus efficace et moins pénible pour les patients concernés.

Si vous avez aimé cet article, faites-le nous savoir !

Notez cet article !
Articles similaires...