La raison terrifiante pour laquelle les passagers d’un bateau de croisière ont dû éteindre les lumières et fermer les rideaux
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La raison terrifiante pour laquelle les passagers d’un bateau de croisière ont dû éteindre les lumières et fermer les rideaux

Le 5 mars 2025, les passagers du Queen Anne, navire amiral flambant neuf de la compagnie britannique Cunard, ont vécu une expérience pour le moins inhabituelle. Alors que le paquebot effectuait sa croisière inaugurale autour du monde, une annonce glaçante a résonné dans les haut-parleurs :

« Pour votre sécurité, merci d’éteindre toutes les lumières de votre cabine et de tirer vos rideaux. Les ponts extérieurs seront fermés jusqu’à nouvel ordre. »

En quelques instants, le navire de luxe s’est retrouvé plongé dans une obscurité totale, glissant silencieusement sur les eaux sombres de la mer de Sulu-Célèbes.

Une traversée sous haute tension (1/3)

Au moment de l’incident, le Queen Anne naviguait dans une zone réputée aussi splendide que sensible : la mer de Sulu-Célèbes, entre les Philippines et la Malaisie. Cet espace maritime est un carrefour stratégique, emprunté chaque année par des milliers de navires commerciaux, mais il est aussi associé à un lourd passé de piraterie.

Dans les années 2010, plusieurs attaques y ont marqué les esprits. Entre 2016 et 2019, le ReCAAP ISC (Regional Cooperation Agreement on Combating Piracy and Armed Robbery against Ships in Asia) a recensé au moins 26 enlèvements de marins, souvent attribués au groupe armé Abu Sayyaf, actif dans l’archipel de Sulu. Des chalutiers, des cargos et même des ferries ont été pris pour cible, leurs équipages retenus contre rançon.

Depuis 2020, aucune nouvelle abduction n’a été signalée, ce qui a conduit les autorités à abaisser le niveau de menace en 2025 à “Low” (Faible). Mais malgré cette amélioration, la réputation de cette mer reste tenace. Les compagnies de croisière continuent d’appliquer des mesures préventives, par précaution. Car même si les attaques sont devenues rares, l’histoire récente rappelle que la vigilance est de mise dans cette partie du monde.

Pourquoi ce black-out était nécessaire (2/3)

L’ordre donné aux passagers du Queen Anne peut sembler spectaculaire, mais il répond à des procédures internationales de sûreté maritime. Lorsqu’un navire traverse une zone à risque, même si la menace est classée comme faible, l’équipage applique le principe de précaution.

Concrètement, cela s’inscrit dans le cadre du Code ISPS (International Ship and Port Facility Security Code), en vigueur depuis 2004. Ce règlement international impose aux compagnies de navigation de définir des niveaux d’alerte et des mesures adaptées.

Dans le cas d’une traversée sensible :

  • Éteindre les lumières extérieures permet de rendre le navire beaucoup moins repérable, notamment depuis des embarcations rapides qui sillonnent la zone.
  • Fermer les rideaux réduit les fuites lumineuses des cabines, évitant que le paquebot ne serve de “phare” en pleine nuit.
  • Restreindre l’accès aux ponts extérieurs protège les passagers en cas d’approche suspecte et limite leur exposition.

Ce protocole est connu des compagnies opérant en Asie du Sud-Est et a déjà été appliqué sur d’autres itinéraires. Les experts maritimes rappellent que ces consignes sont préventives, et qu’elles ne signifient pas qu’une attaque est imminente. Mais leur objectif est clair : réduire la visibilité et le profil du navire, afin de minimiser tout risque d’incident.

Le témoignage des passagers à bord (3/3)

Pour beaucoup de passagers, le Queen Anne représentait l’expérience d’une vie : un voyage inaugural autour du monde à bord d’un paquebot flambant neuf, avec ses salons luxueux, ses spectacles quotidiens et sa gastronomie raffinée. Le contraste n’en fut que plus saisissant lorsque, ce soir-là, le navire a brusquement plongé dans l’obscurité.

Des passagers, cités par People et Business Insider, ont raconté leur surprise. L’un d’eux décrit un silence étrange dans les couloirs, brisé seulement par le claquement des rideaux tirés. Un autre se souvient d’avoir eu “l’impression d’être dans un film de guerre, alors qu’on était censés vivre des vacances de rêve”.

Pourtant, malgré l’inquiétude initiale, la vie à bord ne s’est pas arrêtée. Les restaurants ont servi leurs repas comme prévu, les bars sont restés ouverts, et même certains spectacles ont eu lieu, éclairés discrètement. L’équipage, visiblement préparé, a rassuré les croisiéristes en expliquant qu’il ne s’agissait pas d’une menace immédiate, mais d’un protocole de sécurité préventif.

Cette nuit particulière a marqué les esprits : au cœur d’une croisière de luxe, les passagers ont eu un aperçu concret des réalités de la navigation moderne, entre rêve et vigilance permanente.

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