Cueillette de champignons : une lourde amende pour les Français qui ne respectent pas cette règle
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Cueillette de champignons : une lourde amende pour les Français qui ne respectent pas cette règle

Chaque automne, les forêts françaises deviennent le terrain de jeu favori des amateurs de champignons. Ce rituel, à la fois familial et gourmand, semble anodin. Pourtant, il est bien plus encadré par la loi qu’on ne l’imagine.

Car derrière cette balade en apparence innocente, une règle précise s’applique. Et ceux qui la négligent risquent une addition bien plus salée que prévue car nul n’est censé ignorer la loi.

Savez-vous vraiment ce que vous pouvez faire sans enfreindre la loi et écoper d’une lourde amende ?

Pourquoi la cueillette des champignons est encadrée par la loi ? (1/5)

La cueillette des champignons n’est pas un “droit naturel” mais une tolérance encadrée par plusieurs textes juridiques. Notamment, cela dépend si vous ramassez vos champignons sur une forêt privée ou publique.

En complément, le Code forestier (articles R163-5 et L163-11) fixe des seuils précis. En dessous d’un certain volume, le ramassage peut être toléré, mais dès que cette limite est dépassée, il s’agit d’une infraction. Ces règles visent à :

  • Protéger la biodiversité : une cueillette excessive appauvrit le sol et empêche la reproduction des espèces.
  • Préserver les droits des propriétaires : chaque champignon est juridiquement un “fruit naturel” du terrain.
  • Encadrer la revente illégale : des ramasseurs organisés cueillent parfois plusieurs dizaines de kilos pour alimenter des circuits commerciaux parallèles.

👉 L’Office national des forêts (ONF) rappelle régulièrement que la cueillette doit rester familiale, modérée et respectueuse de l’écosystème

Forêt privée ou publique : deux situations très différentes (2/5)

La législation ne s’applique pas de la même manière selon que vous ramassez des champignons dans une forêt appartenant à un particulier ou dans une forêt domaniale gérée par l’État. Voici les principales différences à connaître.

En forêt privée : propriété du sol avant tout

Selon l’article 547 du Code civil, “les fruits naturels appartiennent au propriétaire par droit d’accession”. Les champignons d’une forêt privée appartiennent donc au propriétaire du terrain.

  • Ramasser sans autorisation est assimilé à un vol (article 311-1 du Code pénal).
  • Peu importe la quantité cueillie, la sanction peut être lourde si le propriétaire porte plainte.
  • Certaines communes ou propriétaires tolèrent la cueillette, mais ce n’est jamais un droit automatique.

👉 En clair, si vous n’avez pas d’accord explicite, cueillir dans une forêt privée est tout simplement illégal.

En forêt publique : une tolérance encadrée

Dans les forêts domaniales ou communales relevant du régime forestier (article R163-5 du Code forestier), la cueillette est tolérée pour un usage familial et modéré.

  • La règle habituelle est une limite de 5 litres par personne et par jour.
  • Au-delà, l’infraction est constatée et sanctionnée (contravention de 4ᵉ classe).
  • Certaines préfectures peuvent réduire ou interdire la cueillette par arrêté local, notamment pour protéger certaines espèces.

👉 L’ONF rappelle que la forêt publique est à usage partagé : les ramasseurs doivent respecter non seulement la nature, mais aussi les autres usagers (promeneurs, chasseurs, etc.).

Quelle est la limite légale et quelles sanctions en cas d’abus ? (3/5)

En France, la loi fixe un seuil clair au-delà duquel la cueillette de champignons devient une infraction. Cette limite est exprimée en litres (volume) et non en kilos.

Moins de 10 litres sans autorisation → c’est une contravention de 4ᵉ classe. L’amende forfaitaire est de 135 €, et elle peut aller jusqu’à 750 € en cas de majoration.

Plus de 10 litres → le prélèvement est considéré comme un délit assimilé à du vol. Les sanctions maximales peuvent atteindre 45 000 € d’amende et 3 ans de prison.

Cas particulier des truffes → elles sont protégées : toute cueillette sans autorisation est immédiatement considérée comme un délit, quelle que soit la quantité.

👉 Ces sanctions peuvent sembler excessives, mais elles visent surtout à lutter contre la cueillette massive organisée (revente illégale, pillage de forêts entières), qui menace la biodiversité et prive les propriétaires de leurs droits.

Les arrêtés locaux : des règles qui varient selon les départements (4/5)

Au-delà du Code forestier, chaque préfecture peut édicter des règles spécifiques via des arrêtés. Ces textes viennent préciser ou restreindre la cueillette des champignons selon les particularités locales (pression des ramasseurs, protection d’espèces fragiles, surfréquentation des forêts, etc.).

Exemples d’arrêtés préfectoraux en France

  • Ille-et-Vilaine (35) : arrêté préfectoral limitant la cueillette à 5 litres par personne et par jour, interdiction de cueillir la nuit et possibilité de contrôles renforcés.
  • Moselle (57) : interdiction stricte de cueillette dans certaines réserves naturelles et limitation à 2 kg dans d’autres zones sensibles.
  • Hérault (34) : réglementation sur certaines espèces protégées, avec des sanctions prévues dès le premier champignon ramassé sans autorisation.
  • Doubs (25) : organisation de jours spécifiques où la cueillette est autorisée, afin de limiter l’afflux massif de ramasseurs.

Pourquoi ces différences ?

  • Préserver les espèces rares ou protégées.
  • Limiter la pression dans les zones très fréquentées.
  • Garantir un équilibre entre ramasseurs, promeneurs, chasseurs et biodiversité.

👉 Avant toute sortie, il est donc recommandé de consulter le site de la préfecture ou de l’ONF local pour connaître les règles précises applicables dans votre département.

Bonnes pratiques pour une cueillette responsable (5/5)

Respecter la loi est essentiel, mais la cueillette des champignons doit aussi se faire dans le respect de la nature et de votre sécurité. Voici quelques recommandations simples mais utiles.

Préserver l’écosystème

Utilisez un panier en osier plutôt qu’un sac plastique : cela permet aux spores de tomber et d’assurer la reproduction naturelle.

Coupez le champignon avec un couteau plutôt que de l’arracher, pour préserver le mycélium.

Ne ramassez que les champignons en bon état et laissez les plus jeunes ou trop vieux sur place pour garantir la régénération.

Éviter les intoxications

Ne cueillez que ce que vous êtes capable d’identifier avec certitude. Chaque année, des centaines d’intoxications graves sont recensées en France, parfois mortelles.

En cas de doute, demandez conseil à un pharmacien : beaucoup proposent un service de vérification gratuit.

Méfiez-vous des ressemblances trompeuses : certaines espèces comestibles ont un double toxique presque identique.

Respecter les autres usagers de la forêt

Ne laissez pas de détritus derrière vous.

Ne dégradez pas les sentiers ou les sols.

Partagez l’espace avec les randonneurs, chasseurs et autres promeneurs.

👉 En suivant ces règles, la cueillette reste un plaisir familial, sûr et respectueux de l’environnement, sans risquer ni amende ni danger pour la santé.

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