Après plus de 30 ans à enseigner en primaire, je pensais savoir à quoi m’attendre. Mais le montant de ma retraite m’a réservé quelques surprises… Voici le chiffre exact que je touche chaque mois — et ce que vous pouvez espérer si vous êtes dans le même cas.
Comment est calculée la retraite d’un professeur des écoles ?
Le calcul de la retraite dans l’Éducation nationale repose sur une formule assez simple, à condition de bien comprendre les bases.
D’abord, la pension de base dépend du dernier traitement indiciaire brut, c’est-à-dire le salaire (hors primes) perçu en tant que titulaire, pendant les 6 derniers mois de carrière. Il ne s’agit donc pas d’une moyenne sur toute la vie professionnelle, mais du niveau atteint juste avant le départ.
Ensuite, on applique ce que l’on appelle un taux de liquidation. Ce taux représente la part du salaire perçu à la retraite. Dans la fonction publique, il peut aller jusqu’à 75 % si vous avez cotisé tous vos trimestres.
Le nombre de trimestres requis dépend de l’année de naissance (entre 168 et 172 trimestres pour les générations récentes). Si vous partez avec moins, une décote est appliquée : 1,25 % en moins par trimestre manquant, jusqu’à 20 trimestres.
Voici la formule complète, en version simple :
👉 Pension = salaire brut × 75 % × (trimestres validés ÷ trimestres requis)
Enfin, il ne faut pas oublier la RAFP, la Retraite Additionnelle de la Fonction Publique. Elle permet de toucher un complément de pension, basé sur vos primes et heures supplémentaires, sous forme de rente ou de capital. Ce n’est pas énorme, mais cela peut représenter 100 à 200 € supplémentaires par mois selon les cas.
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Quel est le montant moyen de la retraite d’un professeur des écoles ?
En 2025, la pension moyenne d’un professeur des écoles s’élève à environ 2 500 à 2 600 € brut par mois. Cela correspond à une carrière complète dans le premier degré, avec tous les trimestres requis et un passage progressif dans les échelons.
Ce montant peut varier selon les situations : carrière incomplète, temps partiel, ou trimestres manquants peuvent faire baisser la pension. À l’inverse, une carrière stable à temps plein permet d’atteindre ou même de dépasser la moyenne.
💬 Témoignage – Carole, 62 ans, ex-institutrice en CP
« J’ai enseigné en classe de CP pendant 30 ans, à temps complet, sans interruption. J’ai validé tous mes trimestres, et j’ai pris ma retraite en 2025. Aujourd’hui, je touche environ 2 600 € brut par mois, ce qui me donne un peu plus de 2 300 € net. Je vis correctement, même si ce n’est pas non plus le grand luxe. »
👉 À noter : les enseignants du second degré (collège, lycée) touchent en moyenne 300 à 400 € de plus, en raison d’un indice de rémunération plus élevé.
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Quels sont les facteurs qui influencent le montant de la pension ?
Plusieurs éléments déterminent le montant final de la retraite d’un professeur des écoles. Voici les principaux à connaître :
- Le dernier traitement indiciaire brut : C’est le salaire de base (hors primes) perçu pendant les 6 derniers mois. Plus vous progressez dans les échelons, plus ce montant est élevé… et plus votre pension sera importante.
- Le nombre de trimestres validés : Pour obtenir le taux plein (75 %), il faut avoir validé entre 168 et 172 trimestres, selon votre année de naissance. Si vous partez plus tôt, une décote de 1,25 % par trimestre manquant est appliquée.
- Le grade atteint en fin de carrière : Être promu hors-classe ou classe exceptionnelle permet d’atteindre un indice plus élevé, ce qui augmente directement le montant de la pension.
- Les bonifications et majorations : Certaines situations donnent droit à des points supplémentaires : par exemple, une majoration de 10 % de la pension est accordée à partir de 3 enfants. D’autres bonifications existent pour services en zone REP, outre-mer, invalidité, etc.
- La retraite additionnelle (RAFP) : Depuis 2005, les primes et heures supplémentaires donnent droit à des points convertis en rente ou capital. Cela représente souvent 100 à 200 € de plus par mois.
- Les périodes non cotisées ou incomplètes : Temps partiel, congé parental, années à l’étranger ou dans le privé non rachetées peuvent réduire le nombre de trimestres validés, donc baisser la pension.
💡 À retenir : plus vous validez de trimestres, montez dans les échelons et déclarez vos primes, plus vous vous rapprochez de 75 % de votre dernier salaire de base… voire plus si vous bénéficiez de bonifications ou d’une RAFP bien alimentée.
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Conclusion : une retraite globalement correcte, mais à bien anticiper
La retraite d’un professeur des écoles peut atteindre 2 200 à 2 600 € net par mois après une carrière complète, ce qui reste supérieur à la moyenne nationale. Mais pour en bénéficier pleinement, mieux vaut anticiper chaque étape : nombre de trimestres, évolution de carrière, déclaration des primes…
💡 Même si le système reste relativement protecteur, une mauvaise gestion des dernières années ou des oublis de cotisation peuvent entraîner une décote durable. D’où l’intérêt de suivre son relevé de carrière, simuler régulièrement sa pension et, si besoin, compléter par des investissements (immobilier, bourse, etc.).
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