Si vous vous réveillez fatigué, avec des maux de tête ou une sensation de sommeil non réparateur, vous souffrez peut-être d’un trouble du sommeil que beaucoup ignorent : l’apnée du sommeil. Ce syndrome, bien plus répandu qu’on ne le pense, peut sérieusement affecter la qualité de vie et mettre en danger votre santé à long terme.
Malgré ses graves répercussions sur la vie de ceux qui en souffrent, ce trouble reste largement sous-diagnostiqué : on estime qu’à peine 20 % des personnes concernées sont effectivement diagnostiquées et traitées.
Si ces symptômes peuvent sembler anodins, ils peuvent parfois être le signe précurseur de complications graves, voire fatales. C’est ce qu’a vécu Thomas, un père de famille qui a cru perdre sa femme Céline un matin, lorsqu’il l’a retrouvée inanimée, le souffle coupé…
L’apnée du sommeil : un trouble plus fréquent qu’on ne le pense
L’apnée du sommeil est un trouble encore trop souvent sous-estimé, malgré son impact majeur sur la santé.
En France, près de 1,5 million de personnes en souffrent, et dans le monde, ce chiffre atteint 936 millions de personnes selon une étude publiée dans The Lancet Respiratory Medicine. Pourtant, beaucoup ignorent encore qu’ils sont concernés (à peine 20% de la population mondiale serait diagnostiquée à ce jour).
Ce syndrome se caractérise par des arrêts involontaires de la respiration pendant le sommeil, pouvant durer de quelques secondes à plus d’une minute. Ces interruptions privent l’organisme d’oxygène, perturbent les cycles de sommeil profond et augmentent les risques de maladies graves comme l’hypertension, les AVC et les troubles cardiaques.
L’apnée du sommeil n’est pas seulement un problème de ronflement ou de sommeil agité. C’est une pathologie sérieuse, souvent liée à l’obésité, l’âge ou des facteurs génétiques.
Selon l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), environ 30 % des adultes souffrent de ce syndrome à des degrés divers, et ce chiffre augmente avec l’âge.
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Une histoire qui aurait pu finir en drame
Céline, une mère de famille de 42 ans, a bien failli connaître une issue tragique. Un matin, son mari l’a retrouvée inanimée dans le lit, le visage livide.
La veille, Céline s’était plainte de violents maux de tête et d’une fatigue extrême. Son sommeil était agité et ponctué de ronflements intenses, mais personne ne s’en était vraiment inquiété jusque-là.
« J’ai cru que je la perdais », confie Thomas, encore bouleversé. Les secours, arrivés en urgence, ont rapidement suspecté un problème respiratoire. Après des examens approfondis, le diagnostic est tombé : apnée du sommeil sévère.
Céline faisait plus de 30 pauses respiratoires par heure, causant des désaturations en oxygène potentiellement mortelles.
Aujourd’hui, elle est équipée d’un appareil de pression positive continue (PPC) et suit un traitement médical. « Si on n’avait pas réagi à temps, le médecin m’a dit que ça aurait pu être fatal », explique Thomas.
Cet épisode a été un véritable électrochoc pour toute la famille.
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Une réalité souvent ignorée : l’apnée du sommeil peut être mortelle
Ce que peu de gens réalisent, c’est que l’apnée du sommeil ne tue pas directement par manque d’oxygène, mais par les complications qu’elle provoque.
En effet, les arrêts respiratoires répétitifs épuisent le cœur et perturbent la circulation sanguine, augmentant ainsi les risques de maladies cardiovasculaires et d’AVC.
Une étude publiée dans le Sleep Journal a démontré que les personnes souffrant d’apnée du sommeil sévère ont un risque de mortalité plus élevé que celles ayant une apnée légère ou modérée. Elle a indiqué que l’apnée du sommeil sévère est associée à un risque de mortalité toutes causes confondues multiplié par 1,9 et à un risque de mortalité cardiovasculaire multiplié par 2,65 .
Une autre étude de la Wisconsin Sleep Cohort a révélé que 19 % des participants atteints d’apnée du sommeil sévère sont décédés au cours de la période d’étude, contre environ 4 % des participants sans apnée du sommeil . Cela confirme un risque de mortalité significativement plus élevé chez les personnes atteintes d’apnée sévère.
Malheureusement, ce trouble a déjà coûté la vie à plusieurs personnalités célèbres, comme Carrie Fisher, décédée en 2016 après un arrêt cardiaque en plein vol, une tragédie attribuée principalement à l’apnée du sommeil. Comme elle, de nombreuses personnes sont en danger sans le savoir.
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Les 8 signes de l’apnée du sommeil à surveiller absolument
1. Ronflements intenses et réguliers
Un ronflement fort et persistant, surtout s’il est accompagné de pauses respiratoires observées par un proche, est un indicateur clé de l’apnée du sommeil. Ce symptôme est présent dans environ 95 % des cas.
2. Sommeil non réparateur
Malgré une durée de sommeil suffisante, une sensation de fatigue au réveil peut indiquer des interruptions fréquentes du sommeil dues à des apnées. Ces micro-éveils perturbent les cycles de sommeil profond, essentiels à la récupération.
3. Somnolence diurne excessive
Une envie irrépressible de dormir pendant la journée, notamment lors d’activités calmes comme la lecture ou la conduite, est un signe courant. Cette somnolence peut entraîner des risques accrus d’accidents.
4. Maux de tête matinaux
Des céphalées au réveil, souvent localisées au niveau frontal, peuvent résulter d’une mauvaise oxygénation du cerveau pendant la nuit due aux apnées.
5. Irritabilité et troubles de l’humeur
Un sommeil perturbé affecte l’équilibre émotionnel. Les personnes souffrant d’apnée du sommeil peuvent présenter de l’irritabilité, de l’anxiété ou des symptômes dépressifs.
6. Troubles de la concentration et de la mémoire
La fatigue chronique liée à l’apnée du sommeil peut entraîner des difficultés de concentration, des oublis fréquents et une baisse des performances cognitives.
7. Sensation d’étouffement ou de suffocation pendant le sommeil
Se réveiller en sursaut avec une impression d’étouffement est un symptôme alarmant, indiquant des interruptions respiratoires nocturnes.
8. Diminution de la libido
Une baisse du désir sexuel ou des troubles de l’érection peuvent être associés à l’apnée du sommeil, en raison de la fatigue et des déséquilibres hormonaux induits par un sommeil de mauvaise qualité.
Pourquoi ces symptômes doivent-ils vous alerter ?
L’apnée du sommeil ne se limite pas à des troubles du sommeil. Elle est associée à des risques accrus de maladies cardiovasculaires, d’hypertension artérielle, de diabète de type 2 et d’accidents vasculaires cérébraux.
De plus, la somnolence diurne peut entraîner des accidents domestiques ou de la route. Il est donc crucial de consulter un professionnel de santé si plusieurs de ces symptômes sont présents.
Le diagnostic repose généralement sur une polysomnographie, un examen du sommeil permettant de détecter les apnées et d’évaluer leur sévérité.
Des traitements efficaces existent, tels que la pression positive continue (PPC), qui maintient les voies respiratoires ouvertes pendant le sommeil. Des modifications du mode de vie, comme la perte de poids, l’arrêt du tabac et la réduction de la consommation d’alcool, peuvent également améliorer les symptômes.
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