Assurance-vie, PEL, livrets : François Bayrou envisage de revoir la fiscalité de l’épargne
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Assurance-vie, PEL, livrets : François Bayrou envisage de revoir la fiscalité de l’épargne

C’est un virage que peu de Français avaient anticipé.

Depuis son arrivée à Matignon en décembre 2024, François Bayrou, désormais Premier ministre, multiplie les signaux : l’effort budgétaire de 2026 n’épargnera personne. Pas même les épargnants.

Alors que l’État cherche à combler un déficit public de plus de 100 milliards d’euros, l’exécutif étudie tous les leviers de financement possibles. Et parmi eux, un domaine attire de plus en plus l’attention : l’épargne des ménages.

Assurance-vie, PEL, livrets réglementés… Ces placements, longtemps protégés et populaires, pourraient bientôt perdre une partie de leur attrait fiscal.

Le gouvernement Bayrou envisage une réforme en profondeur, avec pour objectif de faire contribuer les détenteurs de capitaux sans toucher frontalement aux impôts traditionnels.

Une approche discrète, mais redoutablement efficace, et qui risque de faire grincer des dents. On fait le point sur ce que François Bayrou souhaite faire avec votre épargne.

Le défi budgétaire qui pèse sur le gouvernement

À l’approche du budget 2026, la situation est urgente.

Le déficit public a dérapé à 5,8 % du PIB en 2024, bien au-delà des engagements européens. Pour revenir sous les 3 % d’ici 2027, le gouvernement doit trouver plus de 40 milliards d’euros.

Mais François Bayrou l’a affirmé : « pas question d’augmenter l’impôt sur le revenu ou de créer une nouvelle taxe universelle. »

Le message est clair : ce seront les niches fiscales, les allègements ciblés et les revenus du capital qui seront revus.

Et dans cette logique, l’épargne des Français devient une cible politique presque évidente.

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Les pistes de réforme à l’étude

Hausse du prélèvement forfaitaire unique (PFU)

Le PFU, aussi appelé « flat tax », s’applique actuellement à 30 % sur les revenus de placements (intérêts, dividendes, gains assurance-vie).

Plusieurs conseillers de Bercy suggèrent de le relever à 33 % voire 35 % pour certains produits.

➡️ Impact : les assurances-vie, comptes-titres, et certains PEL seraient directement concernés.

Harmonisation fiscale des PEL anciens

Les Plans d’Épargne Logement ouverts avant 2011 bénéficient encore d’un régime fiscal ultra-favorable.

La réforme viserait à mettre fin à ces avantages, en les alignant sur les PEL récents (imposés et soumis aux prélèvements sociaux).

➡️ Impact : plusieurs millions de Français pourraient voir leur rendement net chuter.

Désindexation partielle du Livret A

Actuellement à 2,4 %, le taux du Livret A est garanti par l’État selon une formule officielle.

Le gouvernement réfléchirait à revoir ce mode de calcul, pour mieux contrôler les coûts liés à la rémunération de l’épargne populaire.

➡️ Impact : un taux moins généreux malgré une inflation potentiellement persistante.

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Révision du cadre fiscal de l’assurance-vie

Certains scénarios envisagent un allongement de la durée minimale de l’assurance-vie pour bénéficier des abattements (aujourd’hui 8 ans), ou une réduction du plafond exonéré d’impôt.

➡️ Impact : perte d’attractivité pour l’assurance-vie comme produit de transmission.

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Pourquoi François Bayrou vise l’épargne ?

L’épargne française représente plus de 5 800 milliards d’euros, dont :

  • 1 900 milliards d’euros en assurance-vie,
  • plus de 500 milliards d’euros sur les livrets réglementés,
  • et des centaines de milliards d’euros sur PEL et placements en compte-titres.

C’est un gisement fiscal considérable pour l’État, peu exploité, et majoritairement détenu par les classes moyennes supérieures et les retraités.

En ciblant ces produits, le gouvernement espère réduire le déficit sans déclencher de mouvement social massif.

Que faire pour anticiper cette réforme ?

Face à une réforme fiscale qui pourrait modifier profondément le rendement et le cadre juridique de l’épargne, mieux vaut ne pas attendre que les décisions soient votées. Voici 3 actions concrètes à mettre en place dès maintenant :

📋 Faire un bilan complet de son épargne actuelle

Commencez par identifier précisément la nature et la fiscalité de vos placements :

  • Votre assurance-vie a-t-elle plus ou moins de 8 ans ? Est-elle à versements réguliers ou ponctuels ?
  • Votre PEL est-il ouvert avant ou après 2011 ? Est-il encore exonéré ?
  • Vos livrets d’épargne (A, LDDS, LEP) sont-ils pleins ? Quelle part de votre épargne y est placée ?

➡️ Ce diagnostic vous permettra de savoir quels produits pourraient être concernés en priorité par une réforme.

💼 Diversifier pour mieux répartir le risque fiscal

Si votre patrimoine est concentré sur des produits réglementés ou fiscalement avantageux (assurance-vie, PEL), il peut être judicieux de rééquilibrer vers d’autres supports :

  • Immobilier locatif (en direct ou via SCPI),
  • Actions en compte-titres ou PEA,
  • Épargne retraite (PER) avec avantages différés,
  • Placements ISR ou solidaires, souvent moins exposés aux réformes.

➡️ Une diversification bien pensée permet de limiter l’impact d’une hausse ciblée sur un seul type de placement.

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📰 Rester informé des réformes fiscales à venir

La loi de finances pour 2026 sera débattue à l’automne 2025. C’est à ce moment-là que les mesures seront précisées et votées.

  • Surveillez les projets de loi, les annonces de Bercy, et les rapports parlementaires.
  • Suivez aussi les prises de parole de François Bayrou ou du ministère de l’Économie.

➡️ Être informé en amont, c’est se donner la possibilité d’ajuster ses placements au bon moment, avant que les nouvelles règles ne s’appliquent.

La réforme envisagée n’est pas encore actée, mais les signaux sont clairs. Il faut trouver de l’argent pour combler le déficit public, et le Premier Ministre est prêt à faire ce qu’aucun épargnant n’aurait pensé : taxer l’épargne.

Mieux vaut répartir son épargne, vérifier ses contrats et suivre de près l’actualité fiscale pour rester maître de son argent, même en période de turbulences politiques.

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