Investir dans le New Space : les meilleures actions et ETF dans le spatial
Investir New Space

Investir dans le New Space : les meilleures actions et ETF dans le spatial

L’espace n’est plus seulement une affaire d’États et d’agences gouvernementales. Avec l’essor du New Space, une nouvelle génération d’entreprises privées bouscule l’industrie spatiale en multipliant les innovations.

Entre opportunités de croissance et risques liés à la forte intensité capitalistique du secteur, cette thématique constitue l’une des grandes tendances boursières de 2025.

Qu’est-ce que le New Space ?

Le terme New Space désigne la nouvelle ère de l’industrie spatiale, marquée par l’arrivée d’acteurs privés aux côtés des agences gouvernementales traditionnelles comme la NASA ou l’ESA.

Contrairement au “Old Space”, dominé par des programmes publics coûteux et centralisés, le New Space repose sur une logique plus agile : innovation rapide, baisse des coûts grâce à la réutilisation des fusées, et ouverture à des applications commerciales inédites.

Cette transformation a permis le développement de satellites en orbite basse (LEO), de constellations de télécommunication comme Starlink ou Kuiper, mais aussi de services d’imagerie satellitaire et de data spatiale utilisés dans l’agriculture, la logistique ou encore la défense.

L’essor de cette space economy ouvre désormais l’accès à des opportunités d’investissement via les actions spatiales cotées et les ETF thématiques dédiés au secteur.

Pourquoi investir dans l’industrie spatiale en bourse ?

Le New Space ne relève plus de la science-fiction : il s’impose désormais comme une infrastructure économique stratégique, au même titre que la fibre ou le cloud il y a quelques années.

Pour les investisseurs, les opportunités offertes par l’industrie spatiale reposent sur plusieurs catalyseurs puissants et convergents :

  • Des avancées technologiques spectaculaires : la réutilisation des lanceurs (SpaceX, Blue Origin), la miniaturisation des satellites et le déploiement de méga-constellations (Starlink, Kuiper) réduisent considérablement les coûts d’accès à l’espace et multiplient les cas d’usage commerciaux.
  • Une demande exponentielle de connectivité : le direct-to-cell (connexion satellite vers smartphone) permet déjà d’envoyer des SMS depuis n’importe quel point du globe. Dès 2025, la voix et la data suivront, ouvrant un marché quasi illimité pour les opérateurs de télécommunications et les investisseurs.
  • Un enjeu géopolitique majeur : les États-Unis financent leurs propres constellations de défense via la SDA, l’Europe a lancé Ariane 6 pour préserver son autonomie, et la Chine accélère ses programmes. L’espace devient un terrain de rivalité stratégique, garantissant une continuité des financements publics.
  • Un cadre réglementaire plus strict : la règle des 5 ans imposée par la FCC pour désorbiter les satellites renforce les barrières à l’entrée et favorise les acteurs solides, bien financés et disciplinés.

À ces facteurs structurels s’ajoute une perspective de croissance impressionnante. Selon McKinsey et le Forum économique mondial, l’économie spatiale pourrait passer de 630 milliards de dollars en 2023 à 1 800 milliards en 2035. Morgan Stanley projette quant à elle un potentiel de 1 000 milliards à horizon 2040. Autrement dit, le marché pourrait doubler voire tripler en une décennie.

Les 10 meilleures actions spatiales en bourse en 2025

Parmi la multitude d’acteurs cotés, certaines entreprises se distinguent par leur positionnement stratégique, leurs contrats solides ou leur potentiel de croissance. Voici 10 actions spatiales particulièrement suivies en 2025 :

1. Rocket Lab USA

Pays : 🇺🇸 États-Unis
Capitalisation boursière : 23,50 milliards $
Spécialité : lanceurs réutilisables et satellites intégrés

Souvent comparé à un mini-SpaceX coté, Rocket Lab est l’une des actions spatiales les plus suivies du New Space. Sa fusée Electron, spécialisée dans les charges légères, a déjà effectué de nombreux lancements réussis.

Son projet Neutron, attendu pour 2025, vise un lanceur moyen avec un premier étage partiellement réutilisable. Grâce à une stratégie d’intégration verticale (fabrication de composants, bus satellites Photon, acquisitions comme Geost) Rocket Lab est un acteur incontournable pour qui veut investir dans l’industrie spatiale en Bourse.

2. Firefly Aerospace

Pays : 🇺🇸 États-Unis
Capitalisation boursière : 6,45 milliards $
Spécialité : micro-lanceurs et services orbitaux

Firefly Aerospace fait partie des actions spatiales cotées à fort potentiel. Spécialisée dans les micro-lanceurs avec sa fusée Alpha, la société développe aussi des véhicules de transfert orbital comme Elytra, assimilés à des “remorques spatiales”.

Elle a obtenu un contrat majeur avec la NASA de 177 M$ pour une mission lunaire prévue en 2029. Son entrée en Bourse en août 2025 lui a permis de lever près de 868 M$ pour une valorisation proche de 8 Md$.

3. Avio

Pays : 🇮🇹 Italie
Capitalisation boursière : 1,15 milliard €
Spécialité : moteurs de fusées et lanceurs européens

Avio est une valeur stratégique pour qui souhaite investir dans le spatial en Europe notamment via son PEA. L’entreprise est le maître d’œuvre de la fusée Vega et fabrique le moteur solide P120C, utilisé à la fois sur Vega-C et comme booster latéral d’Ariane 6.

Son rôle central lui confère une importance majeure dans la souveraineté spatiale européenne. Depuis 2024, Avio commercialise directement ses lancements, renforçant sa visibilité sur le marché.

Moins connue que les géants américains, Avio reste pourtant une action spatiale incontournable de l’écosystème européen du New Space.

4. Amazon

Pays : 🇺🇸 États-Unis
Capitalisation boursière : 2 500 milliards $
Spécialité : constellations LEO et cloud spatial

Avec son projet Kuiper, Amazon ambitionne de rivaliser avec Starlink (qui n’est pas cotée en bourse malheureusement..). Plus de 3 236 satellites en orbite basse (LEO) sont prévus, avec déjà plus de 80 lancements contractés (ULA, Ariane 6, Blue Origin, SpaceX).

Les premiers satellites ont été lancés en 2025. L’intégration naturelle avec AWS (Amazon Web Services) ouvre la voie à une convergence unique entre cloud et connectivité spatiale.

5. AST SpaceMobile

Pays : 🇺🇸 États-Unis
Capitalisation boursière : 14,47 milliards $
Spécialité : télécommunications direct-to-cell

AST SpaceMobile se distingue par son modèle audacieux : connecter directement les smartphones aux satellites en orbite basse, sans antenne spécifique. Soutenue par des partenariats stratégiques (AT&T, Verizon, Vodafone), la société représente une des actions spatiales les plus spéculatives du secteur.

Le potentiel de marché est énorme, mais les risques aussi : couverture encore limitée, modèle économique à valider, et un cash-burn très élevé.

6. Planet Labs

Pays : 🇺🇸 États-Unis
Capitalisation boursière : 3,01 milliards $
Spécialité : imagerie satellitaire et data spatiale

Planet Labs est un leader mondial de l’imagerie spatiale en orbite basse, avec une constellation de plus de 200 satellites (Dove, SkySat, Pelican) capables de fournir une couverture quasi quotidienne de la Terre.

Ses données sont exploitées aussi bien par des gouvernements que par des entreprises privées dans l’agriculture de précision, l’assurance, la surveillance climatique, la gestion des catastrophes et la sécurité.

7. BlackSky Technology

Pays : 🇺🇸 États-Unis
Capitalisation boursière : 647 millions $
Spécialité : imagerie temps réel et surveillance stratégique

Concurrent direct de Planet Labs, BlackSky met l’accent sur l’imagerie haute cadence et la data de défense. Ses services sont utilisés par des agences gouvernementales américaines, notamment le Pentagone, pour des missions de space domain awareness et de reconnaissance.

Moins vaste que Planet en termes de flotte, BlackSky bénéficie toutefois d’une dynamique soutenue par des contrats de défense récurrents. Pour les investisseurs, c’est une action spatiale à forte croissance, mais dont la rentabilité reste encore incertaine.

8. MDA Space

Pays : 🇨🇦 Canada
Capitalisation boursière : 4,10 milliards CAD
Spécialité : robotique spatiale et observation de la Terre

MDA Space est un acteur historique du spatial canadien, connu pour avoir conçu le Canadarm de la Station Spatiale Internationale. Elle développe aujourd’hui Canadarm3 pour la station lunaire Gateway.

L’entreprise fournit aussi des solutions d’observation satellitaire (RADARSAT-2, future constellation CHORUS) et construit des satellites pour des clients commerciaux et institutionnels comme Globalstar.

Soutenue par le gouvernement canadien, MDA combine contrats publics et croissance commerciale, mais ses activités de télécommunications spatiales restent encore modestes face aux géants américains.

9. Thales

Pays : 🇫🇷 France
Capitalisation boursière : 53,11 milliards €
Spécialité : satellites militaires et programmes européens

À travers sa filiale Thales Alenia Space (coentreprise avec Leonardo), Thales est un acteur central de la souveraineté spatiale européenne. L’entreprise participe aux programmes stratégiques Galileo (navigation), Copernicus (observation de la Terre) et IRIS² (connectivité sécurisée), ainsi qu’à des constellations dual-usage comme COSMO-SkyMed.

Cette exposition fait de Thales une action spatiale européenne de premier plan, éligible au PEA. Néanmoins, ses projets dépendent encore fortement des financements publics et de la gouvernance européenne, ce qui peut ralentir la compétitivité face aux géants américains.

10. Airbus Defence & Space

Pays : 🇪🇺 Europe (France/Allemagne)
Capitalisation boursière : 153,09 milliards €
Spécialité : satellites institutionnels et lanceurs Ariane

Airbus Defence & Space, division spatiale du groupe Airbus, joue un rôle majeur dans les satellites institutionnels (observation, communication, navigation) et les programmes européens de souveraineté comme Galileo et Copernicus.

Elle participe aussi aux satellites militaires français et allemands de communication sécurisée. Bien que les lanceurs Ariane soient principalement gérés par la coentreprise ArianeGroup (Airbus–Safran), Airbus Defence & Space reste un fournisseur clé de structures et de composants.

Acteur central de l’industrie spatiale européenne, Airbus est une valeur spatiale cotée incontournable, accessible en PEA.

Les meilleurs ETF spatiaux en bourse

Si vous souhaitez investir dans le New Space via des fonds, le choix reste limité, surtout en Europe. Contrairement aux États-Unis où plusieurs ETF spatiaux (comme ARKX ou UFO) sont accessibles, les investisseurs français n’ont en pratique qu’un seul véritable ETF pur espace disponible sur la plupart des courtiers : le VanEck Space Innovators.

VanEck Space Innovators

  • Frais courants : 0,55 %
  • Actifs sous gestion : 299,4 M$ (septembre 2025)
  • Performance 2025 : +61,84 % (au 15 septembre 2025)
  • Indice suivi : MVIS® Global Space Industry ESG

Cet ETF spatial suit les sociétés les plus importantes du secteur spatial mondial, à condition qu’au moins 50 % de leurs revenus proviennent d’activités liées à l’industrie spatiale (fusées, propulsion, satellites, télécommunications, exploration, observation de la Terre). Parmi les valeurs suivies : Iridium, Planet Labs, SES ou encore Rocket Lab.

C’est aujourd’hui la solution la plus simple et la plus liquide pour investir dans l’industrie spatiale en Bourse en Europe.

Fonds actif : Échiquier Space

  • Code ISIN : LU2466448532 (part B)
  • Encours : 225,8 M€
  • Performance 2025 : +16,42 %
  • Performance annualisée depuis création : +11,16 %
  • Frais de gestion : 1,65 % fixes + éventuelle commission de surperformance

Lancé par La Financière de l’Échiquier, Échiquier Space est l’un des rares fonds actifs en Europe totalement dédié à la thématique spatiale. Contrairement à l’ETF VanEck, il sélectionne de manière discrétionnaire des sociétés cotées du New Space à travers le monde (satellites, connectivité, défense, observation).

En 2025, il affiche déjà une progression de +16,4 %, soit deux fois plus que le fonds Échiquier Artificial Intelligence (+8 %), confirmant l’engouement des investisseurs pour le spatial.

En résumé, même si le choix reste restreint, ces deux produits constituent les meilleures portes d’entrée pour investir dans l’espace en 2025, que ce soit en mode passif (ETF) ou en mode actif (fonds de gestion).

Les principaux risques du New Space

Comme toute révolution industrielle, l’industrie spatiale présente des défis majeurs qui peuvent impacter la rentabilité et la pérennité des entreprises cotées. Voici les principaux risques :

  • Une forte intensité capitalistique : déployer des constellations de satellites ou développer de nouveaux lanceurs spatiaux nécessite des milliards de dollars. Les sociétés cotées brûlent rapidement du cash et doivent régulièrement lever des fonds, ce qui peut entraîner une dilution pour les actionnaires.
  • Des modèles économiques encore incertains : certaines actions spatiales comme AST SpaceMobile ou Planet Labs reposent sur des promesses de revenus futurs. La rentabilité réelle dépendra de l’adoption de leurs services par les clients privés et institutionnels.
  • Une concurrence féroce : face à des géants comme SpaceX (Starlink) ou Amazon Kuiper, les acteurs cotés plus modestes doivent lutter pour exister. Les marges sont sous pression et les parts de marché difficiles à sécuriser.
  • Un risque réglementaire et sécuritaire : la multiplication des satellites en orbite basse (LEO) augmente le risque de collisions et de création de débris spatiaux. Les autorités (comme la FCC) imposent déjà des règles strictes, ce qui ajoute des coûts de conformité.
  • Une dépendance aux financements publics : une grande partie de l’industrie spatiale reste soutenue par des contrats gouvernementaux (Pentagone, ESA, CNES). Tout changement budgétaire ou politique peut fragiliser certains acteurs.
  • Des risques technologiques et d’exécution : chaque lancement ou mise en orbite comporte une part d’incertitude. Un échec technique peut détruire plusieurs années d’investissement et peser durablement sur une action cotée.

Conclusion : un thème d’avenir… mais sélectif

À titre personnel, je considère que le New Space est l’une des thématiques d’avenir les plus prometteuses pour les investisseurs. L’arrivée massive de financements privés change la donne : elle permet de démocratiser l’accès à l’espace, autrefois réservé aux grandes agences comme la NASA ou l’ESA, et d’accélérer l’innovation dans des domaines stratégiques tels que les télécommunications satellitaires, l’imagerie spatiale ou la donnée de défense.

Bien sûr, cette thématique reste sélective : tous les projets ne réussiront pas, et il est essentiel de privilégier les actions spatiales capables de sécuriser des contrats récurrents, de maîtriser leur rentabilité et de s’intégrer dans la chaîne de valeur mondiale.

Mais sur le long terme, je suis convaincu que le New Space deviendra un pilier majeur de l’économie mondiale, en rendant l’espace plus accessible, plus utile et plus intégré dans notre quotidien.

⚠️ Avertissement : Les informations, analyses, données chiffrées, graphiques ou commentaires présentés dans cet article sont publiés à titre informatif et pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas un conseil en investissement, une incitation à acheter ou vendre un produit financier, ni une recommandation personnalisée, conformément aux dispositions des articles L.541-1 à L.541-8 du Code monétaire et financier.

Vous êtes seul responsable de vos décisions d’investissement. Avant tout engagement, nous vous recommandons de réaliser vos propres recherches, ou de consulter un professionnel habilité, en fonction de votre profil, de vos objectifs et de votre tolérance au risque. Le placement en bourse présente des risques. Vous pouvez subir des pertes, y compris la perte totale du capital investi. 

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