Combien faut-il gagner en 2025 pour être considéré comme faisant partie de la classe moyenne ? Entre inflation, hausse du coût du logement et stagnation des salaires, les Français s’interrogent plus que jamais sur leur place dans l’échelle sociale.
Voici les chiffres précis qui définissent la classe moyenne cette année, selon les dernières données officielles.
Qu’est-ce que la classe moyenne ?
La classe moyenne désigne les foyers qui se situent entre les 30 % les plus modestes et les 20 % les plus aisés de la population française, selon l’Observatoire des inégalités. Autrement dit, elle représente cette grande frange de la société « ni pauvre, ni riche », qui compose environ la moitié des ménages en France.
Ces foyers bénéficient d’un niveau de vie correct : ils accèdent à la propriété, consomment régulièrement, partent en vacances et épargnent, mais sans excès. Pour beaucoup, il s’agit du symbole d’une certaine stabilité sociale.
Mais la classe moyenne ne se définit pas seulement par des statistiques : c’est aussi une question de perception. Une majorité de Français (près de 70 % selon la DREES) affirment s’y identifier, même lorsque leurs revenus réels diffèrent. Ce sentiment traduit à la fois une volonté d’appartenance à une catégorie « équilibrée » et la peur de la précarisation.
Sur le plan sociologique, elle regroupe des professions très diverses : enseignants, soignants, techniciens, cadres intermédiaires, artisans ou employés qualifiés. Ces métiers partagent un mode de vie caractérisé par la recherche de sécurité, la valeur du travail et le souhait de transmettre une meilleure situation à leurs enfants.
Pilier économique du pays, la classe moyenne est aussi celle qui contribue le plus à la consommation et à l’impôt. Pourtant, elle se dit de plus en plus fragilisée : inflation, coût du logement, pression fiscale… autant de facteurs qui font vaciller cette France du milieu, longtemps considérée comme le cœur battant de la société.
Mais concrètement, combien faut-il gagner pour appartenir à cette fameuse classe moyenne ? Voici la réponse ⤵️
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Le salaire qu’il faut pour être dans la classe moyenne en 2025
Pour être considérée comme appartenant à la classe moyenne en France, il faut que le niveau de vie – c’est-à-dire les revenus après impôts et prestations sociales – se situe dans une fourchette intermédiaire entre les plus modestes et les plus aisés.
Selon les données de Observatoire des inégalités :
- Pour une personne seule, cette fourchette se situe approximativement entre 1 608 € et 2 941 € par mois.
- Pour un couple sans enfant, les repères sont d’environ 2 413 € à 4 411 € par mois.
- Pour un couple avec deux enfants adolescents, la fourchette monte à environ 4 021 € à 7 352 € par mois.
Ces chiffres montrent qu’être “classe moyenne” dépend non seulement du montant des revenus, mais aussi de la composition du ménage (personne seule, couple, enfants).
Il est également important de noter que ces montants sont des ordres de grandeur et doivent être affinés selon le lieu de vie (Paris, province) et les charges de logement ou de transport : un revenu qui semble “classe moyenne” sur le papier peut être plus fragile dans une zone à coût élevé.
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Pourquoi la classe moyenne se sent-elle fragilisée ?
La classe moyenne a longtemps représenté le cœur battant de la société française : travailleuse, contributrice, raisonnablement optimiste.
Mais depuis plusieurs années, elle exprime un profond malaise. Trop riche pour bénéficier des aides publiques, trop modeste pour profiter pleinement de la croissance, elle a le sentiment de « payer pour tout le monde » sans jamais être soutenue en retour.
Selon la Fondation Jean-Jaurès, une majorité des foyers de la classe moyenne estiment être « les grands oubliés » des politiques publiques : leurs impôts augmentent, leurs dépenses explosent, mais les aides leur échappent.
Là où les ménages modestes reçoivent des subventions ciblées et les plus aisés profitent d’optimisations fiscales, la classe moyenne, elle, se retrouve coincée au milieu.
Le ressenti est d’autant plus fort que l’inflation ronge chaque mois un peu plus leur pouvoir d’achat. Entre les loyers, les crédits immobiliers, les factures d’énergie et l’alimentation, beaucoup ont le sentiment de travailler davantage pour maintenir un niveau de vie qui s’effrite.
Comme le souligne l’Observatoire des inégalités, cette érosion crée une frustration : les efforts ne paient plus, et l’ascenseur social semble en panne.
L’accès à la propriété, longtemps symbole de réussite pour cette catégorie, devient de plus en plus difficile. Les taux de crédit grimpent, les prix ne baissent pas, et les jeunes ménages voient s’éloigner la perspective d’acheter un logement.
Résultat : la classe moyenne se sent fragilisée, bloquée dans une société où tout semble plus cher et plus injuste.