Face à l’inflation et à la stagnation des pensions, de nombreux seniors français cherchent des solutions radicales. Ils ne se contentent plus de réduire la voilure en France ; ils envisagent le départ.
Dans une logique d’optimisation de sa retraite, l’expatriation est devenue une option sérieuse pour retrouver du pouvoir d’achat immédiat.
Pendant une décennie, le Portugal a tenu ce rôle de terre promise. Mais en 2025, la fête est finie. La fin des avantages fiscaux massifs et l’explosion des prix de l’immobilier ont changé la donne. Alors, quel est ce pays mystérieux qui promet une vie de pacha pour une somme modique ?
Enquête sur cette destination méconnue qui permet de vivre à l’étranger avec une petite retraite, talonnée de près par quelques pays voisins.
Pourquoi le rêve portugais est-il devenu inaccessible ? (1/5)
Il fut un temps où une simple simulation de retraite suffisait à prouver l’intérêt d’un départ vers Lisbonne ou l’Algarve. Le statut RNH (Résident Non Habituel) offrait une exonération totale d’impôts sur les pensions privées pendant 10 ans.
Aujourd’hui, c’est terminé. Depuis 2024, le régime a été drastiquement durci. Pire encore, le coût de la vie en Europe du Sud a rattrapé celui du Nord.
🏡 L’immobilier : À Lisbonne, le prix au m² dépasse désormais les 5 000 €. Pour un simple T2 en centre-ville, les loyers frôlent les 1 200 € par mois, soit le montant total d’une retraite moyenne française.
🛍️ Le quotidien : L’alimentation a augmenté de près de 15 % en deux ans au Portugal.
Pour ceux qui cherchent les pays les moins chers pour vivre, le Vieux Continent n’est plus la solution miracle. Si votre objectif est de trouver une destination de retraite pas chère, il faut désormais accepter de franchir d’autres frontières. ⤵️
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Le nouvel eldorado des retraités français (2/5)
Depuis maintenant quelques années, le nouvel eldorado des retraités français est la Thaïlande. C’est le leader incontesté du marché de l’immobilier retraite low-cost, bien que le Vietnam et Bali (Indonésie) arrivent juste derrière en termes de coût.
Pourquoi la Thaïlande écrase-t-elle la concurrence ? Grâce à ses infrastructures modernes combinées à des prix planchers.
🏡 Logement de standing : À Chiang Mai ou en périphérie de Pattaya, un appartement moderne de 40m² dans une résidence sécurisée (condominium) avec piscine, salle de sport et gardien se loue entre 250 € et 350 € par mois (environ 10 000 à 13 000 Bahts). À Bali, pour ce prix, le standing est souvent inférieur.
🍽️ L’assiette : Le pouvoir d’achat est démultiplié. Un “Pad Thai” ou une soupe de nouilles dans la rue coûte 60 bahts (1,60 €). Un dîner complet au restaurant climatisé revient rarement à plus de 12 €. Vous pouvez profiter d’une retraite au soleil pas chère en ne cuisinant quasiment jamais.
💆🏼♀️ Services : Un massage d’une heure coûte environ 7 €. Un forfait mobile 5G illimité ? 10 € par mois.
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Cependant, réussir son expatriation demande de bien maîtriser son budget de retraité à l’étranger. Si la vie quotidienne coûte 600 €, l’obtention du visa exige des garanties financières plus élevées (voir ci-dessous).
Santé : Le système thaïlandais est excellent mais coûteux (3/5)
C’est le point de bascule. La Thaïlande dispose d’hôpitaux de classe mondiale (accrédités JCI), souvent bien supérieurs à ceux du Vietnam ou de l’Indonésie. Mais cette qualité se paie au prix fort.
En quittant la France plus de 6 mois, vous perdez la Sécurité Sociale. Il est impératif de souscrire à une assurance pour seniors adaptée.
💰 Le coût réel : Une simple consultation au Bangkok Hospital coûte entre 40 et 80 €. Une nuit d’hospitalisation peut grimper à 1 000 €. Une intervention lourde peut dépasser les 50 000 €.
Ne partez jamais sans avoir utilisé un comparateur d’assurance santé. Une bonne mutuelle expatrié (type CFE + Complémentaire ou assurance au 1er euro) pour un retraité de 65 ans coûte généralement entre 250 € et 400 € par mois.
Chercher la meilleure assurance retraite doit être votre priorité absolue avant même de réserver votre billet d’avion.
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Fiscalité et Visas : Ce qu’il faut savoir avant de partir (4/5)
Partir ne signifie pas seulement faire ses valises, c’est aussi changer de juridiction administrative. La fiscalité liée à l’expatriation en Thaïlande a évolué récemment.
Le Visa Retraite (Non-Immigrant O-A) : Pour l’obtenir, vous devez prouver que vous avez de l’argent. Il faut soit déposer 800 000 Bahts (environ 21 000 €) sur un compte thaïlandais, soit prouver un revenu mensuel de 65 000 Bahts (environ 1 750 €).
⚠️ Note importante : C’est ici que le titre “600 euros par mois” trouve sa limite. On peut vivre avec 600 €, mais pour avoir le visa, il faut montrer plus de ressources ou avoir une épargne bloquée.
La nouvelle règle fiscale (2024) : La Thaïlande taxe désormais les revenus étrangers rapatriés dans le pays s’ils sont perçus la même année. Il est donc crucial d’étudier comment optimiser votre résidence fiscale avantageuse avec un expert pour éviter les impôts des expatriés français et thaïlandais cumulés.
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Côté banque, l’ouverture d’un compte bancaire expatrié est vivement recommandée pour faciliter le transfert d’argent international (via Wise ou Revolut) et éviter les frais de 220 Bahts (6 €) à chaque retrait au distributeur.
Préparer l’avenir : Investir pour ne pas dépendre du Baht (5/5)
Vivre avec une pension modeste en Thaïlande vous expose au risque de change. Si l’Euro chute face au Baht (la monnaie thaïlandaise est très volatile), votre pouvoir d’achat s’effondre. C’est pourquoi il est crucial de se constituer un complément de retraite en devise forte.
Avant de partir, demandez des conseils d’investissement pour la retraite à un gestionnaire.
Est-il préférable de conserver votre immobilier en France ou de réaliser un investissement immobilier à l’étranger ? (Attention, en Thaïlande, vous ne pouvez acheter que des appartements en “Freehold”, jamais de terrain en nom propre).
Existe-t-il un placement sécurisé pour la retraite, comme une assurance vie pour expatrié, qui vous garantisse des revenus réguliers ?
Le calcul de la pension de retraite ne doit pas se faire à l’instant T, mais sur une projection de 15 ans.
Conclusion : Le nouvel eldorado thaïlandais se mérite
Oui, la Thaïlande est bien le pays où vivre avec 600 euros par mois est une réalité concrète, loin devant le Vietnam ou Bali qui manquent parfois d’infrastructures médicales de pointe. C’est une opportunité fantastique pour une expatriation francophone au soleil.
Mais ne vous y trompez pas : pour vivre sereinement, le budget réel de sécurité (incluant santé et visas) tourne plutôt autour de 1 200 € pour une personne seule.
Partir en retraite à l’étranger ne s’improvise pas. Pour que le rêve dure, il faut sécuriser trois piliers : une couverture santé solide (via une assurance internationale senior), une stratégie fiscale claire pour savoir comment réduire ses impôts en s’expatriant, et une réserve d’épargne pour satisfaire l’immigration.
