Les 10 entreprises où l’État français détient des actions en 2025
Entreprises État français actionnaire

Les 10 entreprises où l’État français détient des actions en 2025

À travers l’Agence des participations de l’État (APE), la France possède des actions dans de grands groupes cotés et non cotés. Mais dans quels secteurs investit-elle ? Quelles sont ses plus grosses participations ? Et sont-elles réellement rentables ?

Découvrez le portefeuille boursier de l’État en 2025.

Pourquoi l’État possède des actions en Bourse ?

L’État français ne se limite pas à son rôle de régulateur ou de collecteur d’impôts. Il agit aussi comme un investisseur actif sur les marchés financiers, en détenant des actions dans plusieurs entreprises stratégiques.

Cette politique est pilotée par l’Agence des participations de l’État (APE), créée en 2004 et rattachée au ministère de l’Économie. Son objectif principal : gérer et valoriser les participations publiques dans des sociétés jugées essentielles à la souveraineté ou à l’intérêt général.

Concrètement, l’État détient des actions dans des entreprises cotées comme EDF, Renault, Thales, Safran ou encore Engie. Mais pourquoi ?

Plusieurs raisons justifient cette présence :

  • 🔐 Assurer la souveraineté nationale dans des secteurs sensibles (défense, énergie, transports, télécommunications)
  • 🛡️ Préserver les intérêts stratégiques à long terme, même lorsque le marché ne les juge pas rentables immédiatement
  • 👥 Protéger l’emploi ou accompagner des entreprises en difficulté passagère
  • 💰 Tirer des revenus sous forme de dividendes, sans pour autant viser une rentabilité maximale

L’APE agit donc comme un actionnaire patient, souvent majoritaire ou très influent, qui privilégie la stabilité à la performance. En 2025, la valeur totale des participations cotées de l’État approche les 200 milliards d’euros.

Les 10 principales entreprises où l’État est actionnaire en 2025

En 2025, l’État français détient des participations significatives dans plusieurs grandes entreprises stratégiques. Voici les 10 principales, avec leur secteur, la part de capital détenue et la valeur estimée au 30 juillet 2025.

1. ADP (Aéroports de Paris)

✈️ Secteur : Infrastructures aéroportuaires
📊 Part du capital détenue : 50,6 %
💰 Valeur estimée de la participation : ≈ 5,6 milliards d’euros

ADP exploite les principaux aéroports français, dont Roissy-Charles de Gaulle et Orly. En tant que premier gestionnaire d’infrastructures aéroportuaires en France, l’entreprise joue un rôle central dans la connectivité nationale et internationale.

L’État conserve plus de la moitié du capital, ce qui lui permet de sécuriser un actif stratégique essentiel à la souveraineté logistique et à la maîtrise des flux de passagers et de marchandises.

2. Air France-KLM

✈️ Secteur : Transport aérien
📊 Part du capital détenue : 27,98 %
💰 Valeur estimée de la participation : ≈ 822 millions d’euros

Air France-KLM est l’un des piliers du transport aérien européen. L’État est le premier actionnaire du groupe franco-néerlandais, qu’il a soutenu massivement pendant la crise du Covid-19.

La participation vise à garantir l’indépendance aérienne, le maintien d’un pavillon national fort, et la préservation des emplois en France. La rentabilité reste un enjeu, mais la présence publique est surtout une réponse géopolitique et industrielle.

3. Eramet

🪨 Secteur : Mines et métaux stratégiques
📊 Part du capital détenue : 27,1 %
💰 Valeur estimée de la participation : ≈ 417 millions d’euros

Eramet est un groupe industriel français spécialisé dans l’extraction et la transformation de métaux stratégiques : nickel, manganèse, lithium. Sa présence en Nouvelle-Calédonie et en Argentine le place au cœur des enjeux liés à la transition énergétique.

En tant qu’acteur clé de la souveraineté minière française, Eramet est essentiel pour sécuriser les approvisionnements critiques en terres rares des filières industrielles et batteries.

4. Engie

Secteur : Énergie et infrastructures
📊 Part du capital détenue : 23,64 %
💰 Valeur estimée de la participation : ≈ 11,2 milliards d’euros

Anciennement GDF, Engie est l’un des géants français de l’énergie. Présent dans le gaz, l’électricité, les services et les énergies renouvelables, il joue un rôle clé dans la transition énergétique.

La participation de l’État vise à garantir la sécurité d’approvisionnement, soutenir les investissements verts, et maintenir un acteur français fort face aux géants internationaux du secteur.

5. FDJ United

🎰 Secteur : Jeux et divertissement
📊 Part du capital détenue : 13,4 %
💰 Valeur estimée de la participation : ≈ 1,5 milliard d’euros

Introduite en Bourse en 2019, la FDJ (renommée FDJ United depuis) est l’un des leaders européens des jeux de loterie et de paris sportifs. L’État, via l’Agence des participations et le Pacte d’actionnaires United, détient une minorité stratégique.

Cette présence vise à préserver l’éthique du jeu, garantir une fiscalité favorable à l’intérêt général et éviter toute privatisation complète d’un opérateur à forte rentabilité.

6. Orange

📱 Secteur : Télécommunications
📊 Part du capital détenue : 22,95 %
💰 Valeur estimée de la participation : ≈ 5,3 milliards d’euros

Orange est le principal opérateur télécom en France, présent également en Afrique et au Moyen-Orient. Héritier de France Télécom, il reste partiellement détenu par l’État, qui conserve un rôle influent.

Cette participation permet de maintenir un contrôle stratégique sur les infrastructures de réseau, la cybersécurité et la couverture des zones peu rentables. Orange joue aussi un rôle dans les communications gouvernementales sensibles.

7. Renault

🚗 Secteur : Automobile
📊 Part du capital détenue : 15 %
💰 Valeur estimée de la participation : ≈ 2,4 milliards d’euros

Renault est l’un des fleurons de l’industrie automobile française. L’État a renforcé sa participation en 2015 pour sécuriser sa double voix lors des AG. Aujourd’hui, il conserve une minorité significative, qui vise à garantir le maintien d’activités industrielles en France, sécuriser les emplois et accompagner la transition vers le véhicule électrique.

8. Safran

✈️ Secteur : Aéronautique, défense et spatial
📊 Part du capital détenue : 11,1 %
💰 Valeur estimée de la participation : ≈ 7,1 milliards d’euros

Safran conçoit moteurs d’avion, équipements aéronautiques, systèmes spatiaux et dispositifs de défense. C’est un acteur de premier plan dans les chaînes d’approvisionnement militaires françaises.

L’État détient plus de 15 % des droits de vote, ce qui lui permet de suivre de près les orientations stratégiques du groupe. Cette participation répond à des enjeux de souveraineté technologique et de sécurité nationale.

9. Thales

🛡️ Secteur : Défense, sécurité et cybersécurité
📊 Part du capital détenue : 26,6 %
💰 Valeur estimée de la participation : ≈ 12,3 milliards d’euros$

Thales est le géant français des systèmes de défense, radars, satellites, avionique et cybersécurité. C’est l’une des meilleures actions de défense dans le monde.

L’État y détient une participation stratégique, avec plus de 36 % des droits de vote. Ce contrôle vise à garantir la souveraineté militaire et à sécuriser les technologies critiques. Thales est un pilier de la base industrielle et technologique de défense (BITD) française, travaillant étroitement avec le ministère des Armées.

10. Airbus

🛰️ Secteur : Aéronautique et spatial
📊 Part du capital détenue : 10,96 %
💰 Valeur estimée de la participation : ≈ 10,6 milliards d’euros

Airbus est un leader mondial de la construction aéronautique, rival direct de Boeing. L’État français, aux côtés de l’Allemagne et de l’Espagne, détient une participation dans le groupe via une gouvernance stabilisée.

Ce bloc public garantit la neutralité industrielle d’un acteur européen clé dans les domaines civils, militaires et spatiaux. Airbus est aussi stratégique pour l’emploi et l’innovation technologique en Europe.

Autres participations de l’État Français à connaître

En plus des grandes entreprises cotées évoquées précédemment, l’État français détient des participations dans de nombreuses autres sociétés, souvent via des structures comme la Caisse des Dépôts (CDC), Bpifrance ou directement via des établissements publics.

On peut les regrouper en plusieurs grandes catégories :

🏦 Secteur financier et assurantiel

L’État est présent via la CDC ou Bpifrance dans de nombreux établissements financiers. Il détient 100 % de La Banque Postale et reste indirectement actionnaire de CNP Assurances. Il soutient également les PME via des fonds d’investissement publics comme Bpifrance Participations.

🚢 Industrie de défense et maritime

L’État détient 62,25 % de Naval Group (ex-DCNS), acteur majeur de la construction navale militaire. Il conserve aussi une participation de 84,5 % dans Nexter, spécialisé dans les blindés, et collabore avec l’Allemagne dans le groupe KNDS.

🏗️ Infrastructures et transports

Il détient encore la majorité de la RATP (100 %), de la SNCF (100 %), et conserve des participations stratégiques dans la société du Grand Paris et les ports français. Ces actifs ne sont pas cotés, mais représentent une part majeure de l’économie réelle et des infrastructures nationales.

⚙️ Technologies et industrie

L’État est présent dans TechnicAtome (fabrication de réacteurs nucléaires), STMicroelectronics (via une gouvernance partagée avec l’Italie), ou encore dans Orano (ex-Areva), acteur du nucléaire.

🏡 Logement et aménagement du territoire

À travers la CDC, l’État possède des participations dans de nombreux bailleurs sociaux, sociétés d’aménagement, et acteurs de la transition énergétique des bâtiments. Il détient aussi Action Logement (ex-1 % logement) de manière indirecte.

🎓 Innovation, recherche, éducation

L’État soutient directement des structures comme le CEA, l’INRIA, l’IFPEN ou l’Inserm, qui jouent un rôle central dans la R&D et la souveraineté technologique.

Ces participations, bien que parfois méconnues, témoignent de l’étendue du capital public dans l’économie française. Elles complètent le portefeuille coté géré par l’APE, en assurant une présence étatique dans des domaines jugés essentiels au bon fonctionnement du pays et à sa compétitivité à long terme.

Faut-il investir dans une entreprise détenue par l’État ?

Personnellement, je reste très prudent quand il s’agit d’investir dans une entreprise cotée où l’État est l’actionnaire principal. Ce n’est pas forcément une mauvaise idée, mais il faut bien comprendre ce que cela implique.

Quand l’État est au capital, les décisions ne sont pas toujours guidées par la rentabilité. Il peut intervenir pour sauver des emplois, soutenir une filière ou éviter une crise sociale… même si cela pénalise les actionnaires privés. On l’a vu avec Air France ou Atos, où les plans de sauvetage ont dilué les actionnaires et fait souffrir le cours de bourse.

Autre point : les entreprises avec une forte présence publique sont parfois moins agiles, plus exposées aux décisions politiques (changements de gouvernements, revirements de stratégie), voire freinées dans leur transformation. Et sur le long terme, ça se ressent dans les performances boursières.

Mais il ne faut pas non plus tout rejeter. Certaines entreprises comme Thales, Safran ou Engie combinent présence étatique et excellents fondamentaux. Dans ces cas, l’État agit plutôt comme un stabilisateur. Et pour les investisseurs défensifs, cela peut même rassurer.

En résumé : j’évite les entreprises contrôlées par l’État sans rentabilité claire. Mais je peux envisager celles où la présence publique reste minoritaire et où la stratégie industrielle est solide. Dans tous les cas, il faut bien analyser le dossier… et ne pas se laisser séduire uniquement par le nom ou la promesse de stabilité.

⚠️ Avertissement : Les informations, analyses, données chiffrées, graphiques ou commentaires présentés dans cet article sont publiés à titre informatif et pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas un conseil en investissement, une incitation à acheter ou vendre un produit financier, ni une recommandation personnalisée, conformément aux dispositions des articles L.541-1 à L.541-8 du Code monétaire et financier.

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