Analyser la gouvernance 👑
Dans un navire, il y a toujours un commandant de bord et son équipage. Dans une entreprise, c’est pareil : il y a toujours un patron avec son équipe (son board). L’objectif pour l’investisseur en analysant l’action est de déterminer si les intérêts des dirigeants de l’entreprise et des actionnaires vont dans la même direction, à savoir la prospérité, la croissance et le développement de l’entreprise.
La gouvernance d’entreprise assure la durabilité de l’entreprise : Elle permet de prendre en compte les enjeux environnementaux, sociaux et économiques à long terme, ce qui contribue à la pérennité de l’entreprise. Pour l’investisseur à long terme, la gouvernance est un élément essentiel. Une entreprise qui change régulièrement de dirigeant, ce n’est pas bon signe.
Du point de vue de la gouvernance, voici les questions à se poser avant d’investir dans une action :
#1 Le board est-il actionnaire de l’entreprise ? Si oui, à combien de % ?
La question de savoir si l’équipe dirigeante (conseil d’administration) est actionnaire de l’entreprise est pertinente en termes de gouvernance, car cela peut influencer la manière dont le conseil prend des décisions. Si les administrateurs sont également des actionnaires significatifs de l’entreprise, cela peut les inciter à prendre des décisions qui favorisent à la fois les intérêts de l’entreprise et ceux des actionnaires minoritaires, plutôt que de privilégier uniquement les intérêts de l’entreprise.
Cela peut également encourager une plus grande transparence et responsabilité dans la gestion de l’entreprise.
#2 Qui est présent au capital de l’entreprise ? (Fondateurs ? État ? Salariés ? Clients ? Institutionnels ?)
La question de savoir qui est présent au capital de l’entreprise est importante en matière de gouvernance, car elle peut influencer la manière dont l’entreprise est gérée et les intérêts qui sont pris en compte dans la prise de décisions importantes.
Si les fondateurs de l’entreprise détiennent une part importante du capital, cela peut être un indicateur de leur engagement à long terme dans l’entreprise et de leur motivation à la faire réussir. Si l’État est présent au capital, cela peut indiquer que l’entreprise est considérée comme importante pour l’économie nationale et peut être soumise à des réglementations ou des politiques spécifiques. La présence de salariés ou de clients au capital peut être un signe de loyauté envers l’entreprise et d’une volonté de la soutenir à long terme.
La présence de grands investisseurs institutionnels peut être considérée comme un risque en termes de gouvernance, car ces investisseurs peuvent avoir des intérêts différents de ceux des actionnaires individuels et peuvent chercher à influencer la stratégie de l’entreprise pour répondre à leurs propres objectifs financiers.
#3 Quelle est la vision du management sur un horizon à long-terme ?
La question de la vision du management sur un horizon à long terme est un élément clé de la gouvernance, car elle peut influencer la stratégie de l’entreprise et sa capacité à créer de la valeur pour les actionnaires sur le long terme.
Un management ayant une vision à long terme est susceptible de prendre des décisions qui favorisent l’investissement dans l’entreprise, l’innovation et la croissance durable, plutôt que de chercher à maximiser les profits à court terme au détriment de l’avenir de l’entreprise.
La vision du management sur un horizon à long terme peut également refléter sa capacité à anticiper les tendances et les changements dans l’environnement économique, social et réglementaire, ce qui peut aider l’entreprise à s’adapter et à saisir les opportunités de croissance.
#4 Comment le PDG est-il rémunéré ? (Proportion fixe et variable)
La rémunération du dirigeant principal de l’entreprise est également une question à se poser. Cette rémunération se fait-elle en fonction du cours de bourse ? du chiffre d’affaires de l’entreprise ? selon une performance par rapport à la concurrence ? selon des critères qui profitent aux actionnaires ? etc.
Il est important de savoir comment le PDG est rémunéré, en particulier le rapport entre sa rémunération fixe et sa rémunération variable (bonus). Si la rémunération variable représente une part importante de la rémunération totale, cela peut inciter le PDG à prendre des risques excessifs pour atteindre des objectifs de performance à court terme, au détriment de la création de valeur à long terme.
Si la rémunération variable est calculée en fonction du cours de bourse, cela peut inciter le PDG à se concentrer sur des objectifs à court terme tels que le maintien du cours de bourse, plutôt que sur des objectifs à long terme tels que l’innovation et la croissance.
De plus, si la rémunération variable est basée sur des objectifs financiers tels que le chiffre d’affaires ou les bénéfices, cela peut inciter le PDG à privilégier les intérêts des actionnaires par rapport aux autres parties prenantes telles que les employés ou les clients.
#5 Quelle est l’évolution de la rémunération à base d’actions pour les employés ? (Stock-based compensation)
⚠️ C’est un point important car la dilution peut parfois être importante ! En effet, la rémunération à base d’actions (stock-based compensation) est un point important à considérer en termes de gouvernance d’entreprise, car elle peut avoir un impact significatif sur la structure du capital de l’entreprise et la dilution des actionnaires.
Les stock-options et les actions gratuites sont des formes courantes de rémunération à base d’actions pour les employés. Les stock-options permettent aux employés d’acheter des actions de l’entreprise à un prix déterminé à l’avance, tandis que les actions gratuites sont des actions offertes gratuitement aux employés.
Si une entreprise accorde une grande quantité de stock-options ou d’actions gratuites à ses employés, cela peut diluer la participation des actionnaires existants, car cela augmente le nombre d’actions en circulation. Cela peut également avoir un impact sur le prix de l’action, car une augmentation de l’offre d’actions peut faire baisser le cours de l’action.
#6 Le discours du management est-il aligné aux fils des années avec les guidances annoncées ?
L’alignement du discours du management aux fils des années avec les guidances annoncées est un point important à considérer en termes de gouvernance d’entreprise. Les guidances sont les prévisions de l’entreprise sur les résultats futurs, et les investisseurs comptent sur le management pour les aider à comprendre les perspectives à long terme de l’entreprise.
Si le discours du management est cohérent et aligné avec les guidances annoncées au fil des années, cela peut indiquer que le management est compétent et transparent dans sa communication avec les investisseurs. En revanche, si le discours du management change fréquemment ou s’écarte des guidances annoncées, cela peut être un signal d’alarme pour les investisseurs.
Pour évaluer l’alignement du discours du management avec les guidances annoncées, les investisseurs peuvent examiner les rapports annuels précédents. Ils peuvent également comparer les prévisions de l’entreprise avec les résultats réels au fil du temps pour voir si le management est réaliste dans ses prévisions. Cela peut aider les investisseurs à évaluer la fiabilité de l’information fournie par le management et à prendre des décisions d’investissement éclairées.
#7 Est-ce que le management est acheteur sur le marché au cours des derniers mois ?
En effet, un management qui achète des actions de l’entreprise sur le marché peut être considéré comme un indicateur positif en termes de gouvernance. Cela peut indiquer que le management a confiance dans la stratégie et les perspectives de l’entreprise, et qu’il est prêt à investir son propre argent pour en tirer profit à long terme.
Lorsqu’un membre du management achète des actions sur le marché, cela montre également que le management a une vision à long terme de l’entreprise et qu’il est prêt à partager les risques avec les actionnaires existants. En revanche, si le management vend massivement des actions de l’entreprise, cela peut indiquer que le management n’a pas confiance dans la stratégie de l’entreprise ou dans ses perspectives à long terme, ce qui peut être considéré comme un signal d’alarme pour les investisseurs.
Il est donc important pour les investisseurs d’examiner les mouvements récents du management sur le marché des actions, et en particulier les achats d’actions par les membres du management. Cela peut fournir des indications utiles sur la confiance et les perspectives du management pour l’entreprise.
#8 Quel est l’actionnariat de l’entreprise ? (Fondateurs ? Board ? Salariés ? Clients ? Flottant ?)
La question concernant l’actionnariat de l’entreprise est une question importante à prendre en compte du point de vue de la gouvernance. Il est important de savoir qui détient des actions dans l’entreprise, car cela peut influencer la prise de décision au sein de l’entreprise et avoir un impact sur la performance à long terme.
Les différents types d’actionnaires comprennent les fondateurs, le conseil d’administration, les salariés, les clients, le flottant (les actionnaires individuels ou institutionnels), et d’autres acteurs du marché.
Il est important de surveiller les droits de vote attachés aux actions détenues par chaque catégorie d’actionnaires. Les fondateurs et les membres du conseil d’administration peuvent détenir des actions à droits de vote multiples, ce qui leur permet d’avoir une influence plus importante sur les décisions de l’entreprise.
En outre, les seuils de détention d’actions pour les OPA peuvent également être importants, car cela peut donner à un investisseur le pouvoir d’acquérir une participation majoritaire dans l’entreprise.
Il est donc important de surveiller l’actionnariat de l’entreprise et de comprendre les implications pour la gouvernance de l’entreprise et les prises de décision à long terme.
Analyser le business 📈
Maintenant, passons au vif du sujet : le business de l’entreprise. Le business, c’est le modèle économique de l’entreprise en français. Il est important qu’il soit viable avant d’investir dedans.
Bien sûr, les questions que l’on se pose vont aussi fortement dépendre du secteur (on ne se pose pas les mêmes questions sur une valeur pétrolière que sur une valeur bancaire, ou encore une valeur technologique).
Voici les principales questions à se poser du point de vue du business avant d’investir dans une action :
#1 Comment l’entreprise se finance ?
La façon dont une entreprise se finance est un élément important à considérer avant d’investir dans une action. Les différentes sources de financement comprennent l’endettement, l’augmentation de capital, les obligations convertibles en actions et les flux de trésorerie opérationnels.
L’endettement est l’une des sources les plus courantes de financement pour les entreprises, mais cela peut également augmenter le risque financier si l’entreprise a une charge d’intérêts élevée ou des échéances de remboursement importantes à court terme.
L’augmentation de capital est une autre source de financement courante pour les entreprises, et cela peut être un signe de confiance de la part des investisseurs si l’entreprise réussit à lever des fonds de manière importante.
Les obligations convertibles en actions sont des instruments financiers qui combinent des caractéristiques liées aux obligations et aux actions. Ils peuvent offrir des avantages pour l’entreprise, comme un coût d’emprunt potentiellement plus faible, tout en permettant aux investisseurs de participer aux gains potentiels de l’entreprise. En revanche, cela dilue davantage le capital.
Enfin, les flux de trésorerie opérationnels (cash flow opérationnels) sont les entrées et sorties de trésorerie générés par l’activité principale de l’entreprise. C’est un indicateur important de la santé financière à long terme de l’entreprise, car cela montre si elle est capable de générer suffisamment de liquidités pour financer ses activités et rembourser sa dette.
#2 Quel est le modèle économique de la société ? Y-a-t-il de la récurrence ?
Le modèle économique de l’entreprise se réfère à la manière dont elle crée de la valeur et génère des revenus. Il est important de comprendre si l’entreprise a un modèle économique viable et durable, ainsi que la nature de ses revenus.
En outre, il est important de déterminer si l’entreprise a une source de revenus récurrents, tels que les abonnements, les contrats à long terme, les renouvellements, les licences ou les produits de consommation courante.
La récurrence des revenus peut donner de la visibilité à la croissance de l’entreprise et offrir une certaine stabilité financière.
#3 Comment devrait évoluer le marché où est présente l’entreprise sur les 10 prochaines années ?
Il est important de comprendre et d’anticiper l’évolution du marché où l’entreprise est présente, ainsi que sa position relative par rapport à ses concurrents. Il est également important de comprendre comment les tendances économiques, technologiques, réglementaires et démographiques pourraient affecter le marché et l’entreprise à long terme.
La croissance projetée du marché, les développements géographiques, les évolutions de la typologie de la clientèle sont autant de facteurs qui peuvent influencer le succès de l’entreprise à long terme. Ces informations peuvent être obtenues en analysant les rapports de recherche de marché et les rapports sectoriels.
#4 Quels sont les bénéfices clients des produits ou services ?
Les bénéfices clients des produits ou services proposés par l’entreprise sont importants car ils vont déterminer la durabilité du business de celle-ci. Les avantages concurrentiels et la proposition de valeurs uniques peuvent aider l’entreprise à se démarquer de ses concurrents et à gagner des parts de marché.
Des avantages tels que la qualité, la durabilité, le design, le coût, la commodité, l’efficacité ou l’innovation peuvent tous être des facteurs importants qui influencent les choix des clients. Si l’entreprise propose des produits qui ne se démarquent pas des autres, nul doute qu’elle ne fera pas long feu dans le milieu des affaires.
#5 Le modèle de la société est-il basé sur une durée de l’activité ?
Cette question est importante car elle permet de savoir si l’entreprise dispose d’un avantage compétitif à long terme. Si le modèle de l’entreprise est basé sur une durée limitée de l’activité, cela peut signifier que la société ne sera pas en mesure de maintenir sa croissance sur le long terme.
Par exemple, une entreprise qui se base uniquement sur la vente de licences logicielles pourrait rencontrer des difficultés si des concurrents proposent des alternatives moins coûteuses ou plus innovantes. En revanche, une entreprise qui possède un brevet protégeant une technologie unique peut avoir un avantage compétitif à long terme, tant que le brevet est en vigueur.
Quelques exemples :
- modèle économique basé sur des licences : Interparfums
- modèle économique basé sur des brevets : Sanofi
- modèle économique basé sur des concessions : Vinci
- modèle économique basé sur des royalties
Et il en existe bien d’autres. Ces modèles économiques ont tous une durée de vie dans le temps.
#6 Quelle est la répartition géographique de la société ?
La répartition géographique d’une société peut être importante pour comprendre ses opportunités de croissance et son exposition aux risques géopolitiques et économiques. Voici quelques questions à se poser concernant la répartition géographique :
- Dans quels pays la société est-elle présente ?
- Quelle est la part de chaque pays dans le chiffre d’affaires de la société ?
- La société est-elle exposée à des risques de change importants ?
- Comment la société gère-t-elle les risques géopolitiques et économiques dans les pays où elle est présente ?
- La société envisage-t-elle de se développer dans de nouveaux pays ? Si oui, lesquels et avec quelle stratégie ?
#7 Quel est le seuil de rentabilité ?
Le seuil de rentabilité est en effet un indicateur clé à prendre en compte dans l’analyse d’une entreprise. Il représente le niveau de chiffre d’affaires à partir duquel l’entreprise commence à dégager des bénéfices et donc à être rentable.
Connaître ce seuil permet de comprendre la capacité de l’entreprise à supporter des charges et à dégager des bénéfices en fonction de son activité. Il est important de suivre l’évolution de ce seuil au fil du temps, car il peut varier en fonction de plusieurs facteurs tels que les coûts, les prix de vente, les volumes de vente, etc.
#8 L’entreprise fabrique-t-elle un produit que les gens achètent dans les périodes d’expansion comme dans les périodes de récession ?
Cette question vise à évaluer la résilience du produit ou du service de l’entreprise face aux cycles économiques. Par exemple, les produits de première nécessité comme l’alimentation ou les produits pharmaceutiques sont souvent moins sensibles aux variations économiques que les produits de luxe ou les produits haut de gamme.
Si l’entreprise fabrique un produit ou propose un service dont la demande est stable même en période de récession, cela peut être un indicateur positif de sa capacité à traverser les cycles économiques et à maintenir une base de clients solide.
#9 Quelle est la stratégie d’acquisition et de communication auprès des clients ?
La stratégie d’acquisition et de communication est un aspect crucial pour toute entreprise, car elle détermine la manière dont l’entreprise peut atteindre et convaincre ses clients potentiels. La stratégie d’acquisition de clients peut inclure des tactiques telles que des campagnes publicitaires, des programmes de référencement, des relations publiques, des salons professionnels et des événements, entre autres.
En ce qui concerne la communication auprès des clients, cela peut inclure la manière dont l’entreprise interagit avec ses clients actuels et potentiels, par exemple en fournissant un service client de qualité, en offrant des programmes de fidélité, en envoyant des newsletters régulières, en répondant aux commentaires et questions des clients sur les réseaux sociaux, etc.
Une stratégie d’acquisition et de communication efficace peut aider une entreprise à attirer de nouveaux clients, à fidéliser ses clients existants, à améliorer sa réputation et à augmenter ses revenus. À l’inverse, une stratégie inadéquate peut entraîner une faible croissance de l’entreprise, une diminution de sa part de marché, une mauvaise image de marque et une perte de clients.
#10 Quelle est la répartition des différentes branches d’activités de la société ?
La répartition des différentes branches d’activités de la société est une question importante à se poser pour mieux comprendre la diversification de l’entreprise et sa capacité à générer des revenus à partir de sources multiples.
Il est important de comprendre les différents segments de marché dans lesquels l’entreprise opère, et comment ces segments se développent dans le temps. Cela peut aider les investisseurs à comprendre le potentiel de croissance de l’entreprise et à évaluer sa capacité à diversifier ses activités en cas de perturbation dans l’un de ses segments.
#11 Quel est le temps de vie d’un produit de la société ?
Le temps de vie d’un produit de l’entreprise est un facteur important à prendre en compte pour évaluer la rentabilité et la durabilité de l’activité de l’entreprise. Il s’agit du temps que prend le produit pour passer de sa phase de développement à sa phase de déclin en passant par sa phase de maturité.
Il est important de comprendre si le produit est à un stade précoce de son cycle de vie, ou s’il se trouve dans une phase mature ou en déclin. Cette information peut aider les investisseurs à évaluer les perspectives à long terme de l’entreprise et à anticiper les changements dans le marché.
#12 Qui sont les fournisseurs de l’entreprise ?
Savoir qui sont les fournisseurs de l’entreprise peut être important pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela peut permettre d’évaluer la qualité des produits ou services que l’entreprise offre à ses clients, car la qualité des fournisseurs peut avoir un impact direct sur la qualité des produits finaux.
En outre, si l’entreprise dépend d’un petit nombre de fournisseurs pour un produit ou service particulier, cela peut représenter un risque pour l’entreprise en cas de perturbation dans la chaîne d’approvisionnement, comme une pénurie de matières premières ou une interruption de la production chez le fournisseur.
Enfin, connaître les relations avec les fournisseurs peut également être utile pour évaluer la capacité de l’entreprise à négocier des conditions d’achat favorables et à maintenir des marges bénéficiaires élevées.
#13 Quels sont les risques associés à l’entreprise ?
Les risques associés à l’entreprise peuvent être de différentes natures : juridiques, géopolitiques, industriels, écologiques, cybercriminalité, etc.
Il est important de comprendre comment ces risques peuvent affecter l’entreprise et sa capacité à générer des revenus. Il est également important de savoir comment l’entreprise gère ces risques et quels plans de contingence sont en place pour faire face à des événements imprévus.
Analyser les états financiers 💰
C’est généralement, la partie qui est majoritairement regardée par les investisseurs ! Elle indice notamment les principaux indicateurs financiers : PER, BPA, rendement du dividende, chiffre d’affaires, trésorerie, dette, etc.
Dans cette partie, on travaille les 3 documents : Compte de résultat + Bilan + Flux de Trésorerie.
#1 L’entreprise est-elle en croissance sur une période de 5 ans ?
La croissance sur une période de 5 ans est un indicateur important pour évaluer la santé financière d’une entreprise avant d’investir dans ses actions. Il est important d’examiner les tendances de la croissance du chiffre d’affaires, du bénéfice net, des flux de trésorerie et d’autres mesures financières pertinentes sur cette période pour déterminer si l’entreprise est en croissance constante ou non.
Cela permet de comprendre si l’entreprise est en mesure de générer de la valeur pour ses actionnaires à long terme. Cependant, il est important de noter que la croissance passée ne garantit pas la croissance future et que d’autres facteurs doivent également être pris en compte dans l’analyse d’une entreprise.
#2 L’entreprise est-elle bénéficiaire ?
L’un des éléments les plus importants à examiner lorsqu’on envisage d’investir dans une entreprise est sa capacité à générer des bénéfices. Si l’entreprise ne réalise pas de bénéfices, elle ne sera pas en mesure de croître et de se développer, et elle pourrait même avoir du mal à survivre à long terme si elle ne lève pas de fonds, ou s’endette.
Par conséquent, il est important d’examiner les états financiers de l’entreprise pour déterminer si elle est rentable. Il est également important de tenir compte des facteurs qui peuvent affecter les bénéfices, tels que les coûts, les marges bénéficiaires, les revenus et les investissements futurs.
#3 Le « Free-Cash flow par action » est-il en croissance sur 5 ans ? (FCF)
Le free cash flow (FCF) est la mesure du flux de trésorerie disponible après que l’entreprise a investi dans son activité. Il permet de savoir combien d’argent est réellement disponible pour les actionnaires et pour la croissance de l’entreprise. Le free cash flow par action est le free cash flow total divisé par le nombre d’actions en circulation.
Si le free cash flow par action est en croissance sur une période de 5 ans, cela peut être un signe positif pour les investisseurs. Cela signifie que l’entreprise est capable de générer de la trésorerie disponible tout en investissant dans son activité. Cela peut indiquer que l’entreprise a un modèle économique solide et est capable de maintenir une croissance durable. Cependant, il est important de considérer d’autres facteurs financiers et opérationnels avant de prendre une décision d’investissement.
#4 Le bénéfice net par action est-il en croissance sur 5 ans ? (BNA)
Le bénéfice net par action (BNA) est aussi un indicateur clé pour évaluer la performance financière d’une entreprise. Il mesure le bénéfice net généré par l’entreprise pour chaque action en circulation.
Si le BNA est en croissance sur une période de 5 ans, cela peut être un signe de stabilité et de rentabilité pour l’entreprise, ce qui peut être un indicateur positif pour les investisseurs potentiels.
#5 La gestion du BFR est-elle bonne ?
Le BFR (Besoin en Fonds de Roulement) est une mesure de la trésorerie nécessaire pour financer l’activité courante de l’entreprise, c’est-à-dire le cycle d’exploitation. Le BFR est déterminé en soustrayant le passif circulant (dettes à court terme) de l’actif circulant (stocks, créances clients, etc.).
Une gestion efficace du BFR est importante car cela permet à l’entreprise de financer ses activités courantes avec des fonds générés par ses opérations plutôt que de recourir à des emprunts ou des levées de fonds. Un BFR négatif est considéré comme un bon indicateur de la gestion du BFR car cela signifie que l’entreprise dispose de liquidités excédentaires pour financer son cycle d’exploitation. On retrouve généralement un BFR négatif dans la grande distribution.
#6 Quel est le « Return on invested capital » ? (ROIC)
Le ROIC (Return on Invested Capital) est un indicateur qui mesure la rentabilité de l’entreprise en prenant en compte l’ensemble des capitaux investis dans l’activité, y compris l’endettement. Il permet de savoir si l’entreprise est capable de générer un bénéfice suffisant pour rémunérer l’ensemble de ses investisseurs (actionnaires et créanciers).
Un ROIC élevé est généralement considéré comme positif car il indique que l’entreprise est capable de générer un retour sur investissement important. En revanche, un ROIC faible peut indiquer que l’entreprise n’est pas en mesure de rentabiliser suffisamment ses investissements et qu’elle doit peut-être revoir sa stratégie. Il est important de prendre en compte cet indicateur dans l’analyse financière avant d’investir dans une action.
On peut aussi regarder le « Return on Total capital » qui nous permet de prendre en compte l’endettement de la société.
#7 Quel est le levier d’exploitation de l’entreprise ?
Le levier d’exploitation mesure la sensibilité des bénéfices de l’entreprise à une variation de son chiffre d’affaires. Plus précisément, il mesure l’effet de levier sur les coûts fixes et les coûts variables de l’entreprise.
Il est important de connaître ce levier pour évaluer la capacité de l’entreprise à maintenir ses bénéfices en période de variation du chiffre d’affaires. Dans le cas d’entreprises cycliques comme l’automobile, les minières ou l’hôtellerie, il est conseillé de ne pas avoir des leviers trop importants, car cela peut entraîner des variations significatives des bénéfices en fonction des fluctuations du marché.
#8 Quelle est la situation de liquidité concernant l’entreprise ? (Current Ratio / Quick Ratio)
Le Current Ratio et le Quick Ratio sont deux ratios financiers utilisés pour évaluer la capacité d’une entreprise à honorer ses dettes à court terme.
Le Current Ratio est calculé en divisant les actifs courants (par exemple, les stocks, les créances clients, etc.) par les passifs courants (par exemple, les dettes fournisseurs, les impôts à payer, etc.). Un ratio supérieur à 1 indique que l’entreprise est capable de payer ses dettes à court terme.
Le Quick Ratio, également appelé ratio de liquidité immédiate, est calculé en excluant les stocks du numérateur. Ce ratio est considéré comme plus conservateur que le Current Ratio, car il prend en compte uniquement les actifs les plus liquides de l’entreprise.
Il est important de vérifier ces ratios pour s’assurer que l’entreprise a une situation de liquidité suffisante pour faire face à ses obligations à court terme. Un ratio inférieur à 1 peut indiquer que l’entreprise a des difficultés à payer ses dettes à court terme.
#9 Quelle est la structure du capital (Debt/Equity) ?
La structure du capital est importante car elle indique comment l’entreprise est financée, en particulier la proportion de dettes par rapport aux capitaux propres. Si une entreprise a trop de dettes par rapport à ses capitaux propres, cela peut être risqué car elle peut avoir du mal à rembourser ses dettes si elle rencontre des difficultés financières.
En revanche, si l’entreprise a une structure de capital équilibrée, cela peut indiquer une situation financière plus saine et plus stable. Les investisseurs devraient également surveiller les fluctuations de la dette de l’entreprise et son impact sur son coût du capital.
#10 Les stocks s’accumulent-ils ?
Le niveau des stocks est également un indicateur important de la santé financière d’une entreprise. S’il y a une accumulation de stocks, cela peut signifier que l’entreprise ne parvient pas à écouler sa production, ce qui peut entraîner une baisse de la trésorerie et une diminution de la rentabilité.
À l’inverse, un niveau de stocks faible peut indiquer une forte demande pour les produits de l’entreprise, mais peut également entraîner des problèmes de livraison et de rupture de stocks. Il est donc important de surveiller l’évolution du niveau de stocks d’une entreprise et de la comparer à celles de ses concurrents et à la moyenne de son secteur d’activité.
#12 Les marges sont-elles en croissance ? (marge Brute / Opérationnelle / Nette)
L’évolution des marges brutes, des marges opérationnelles et des marges nettes est un indicateur important à considérer avant d’investir dans une action d’entreprise. Cela permet d’analyser la rentabilité de l’entreprise, sa capacité à générer des bénéfices et à les réinvestir dans son activité pour assurer sa croissance future.
On privilégie les entreprises avec une capacité de « pricing power », c’est-à-dire d’avoir une capacité à augmenter les prix sans faire baisser les volumes. Le « pricing power » est en effet un élément clé à prendre en compte lors de l’analyse financière d’une entreprise. Si l’entreprise dispose d’un avantage compétitif lui permettant de fixer des prix plus élevés tout en maintenant ses parts de marché, cela peut avoir un impact positif sur ses marges et sa rentabilité à long terme. Cela peut également refléter la qualité de ses produits ou services, sa notoriété et sa capacité à répondre aux besoins et attentes de ses clients.
Analyser la valorisation 📈
Difficile d’analyser une action sans savoir si le dossier est sur-valorisée ou sous-valorisée ! Bien sûr, l’exercice de valorisation est un exercice interminable où il sera impossible d’avoir un prix exact.
Mais quelques ratios financiers permettent d’avoir un aperçu rapide pour savoir si une action est surévaluée ou sous-évaluée.
#1 Quel est le « Price Earning Ratio » ? (PER)
Le Price Earning Ratio (PER) est un indicateur couramment utilisé pour évaluer la valorisation d’une entreprise et peut être utile pour déterminer si une action est surévaluée ou sous-évaluée par rapport à son prix actuel.
Le PER correspond au ratio entre le prix de l’action et les bénéfices de l’entreprise. En d’autres termes, il représente le nombre d’années de bénéfices qu’il faudrait pour récupérer son investissement initial dans l’action.
Par exemple, si une entreprise a un PER de 15, cela signifie qu’il faudrait 15 ans pour récupérer son investissement initial en achetant des actions de cette entreprise, si les bénéfices par action restent constants.
Cependant, le PER seul ne suffit pas à évaluer la valeur d’une entreprise. D’autres facteurs doivent également être pris en compte, tels que les perspectives de croissance de l’entreprise, la concurrence, les tendances du marché et les risques associés à l’investissement.
Il est également important de comparer le PER de l’entreprise avec ceux d’autres entreprises du même secteur ou de taille similaire pour avoir une meilleure idée de sa valeur relative. En fin de compte, une analyse approfondie de l’entreprise et de ses perspectives est nécessaire pour prendre une décision d’investissement éclairée.
#2 L’entreprise détient-elle beaucoup de cash ?
La détention d’une quantité importante de liquidités telles que du cash, des bons du Trésor, des certificats de dépôt ou autres équivalents de trésorerie peut être considérée comme un facteur positif pour la valorisation d’une entreprise, mais elle ne devrait pas être le seul critère pris en compte.
En effet, la présence d’une importante réserve de liquidités peut permettre à une entreprise de faire face à des imprévus et de saisir des opportunités d’investissement ou de croissance. Cependant, si cette trésorerie n’est pas gérée efficacement, elle peut également signaler un manque d’idées innovantes pour investir dans le développement de l’entreprise, ou une absence de rentabilité suffisante pour distribuer des dividendes ou effectuer des rachats d’actions.
Il est donc important d’examiner les raisons pour lesquelles une entreprise détient des liquidités et comment elle prévoit de les utiliser à l’avenir. Les investisseurs devraient également considérer d’autres facteurs tels que les performances financières passées et actuelles de l’entreprise, son positionnement sur le marché, la qualité de son management, sa capacité à innover, la concurrence et les risques associés au secteur d’activité dans lequel elle opère.
#3 Quelle est la « prime de risque » historique du titre ?
La prime de risque historique d’un titre est un élément important à considérer pour évaluer la valorisation d’une entreprise et sa capacité à générer un rendement suffisant pour l’investisseur.
La prime de risque représente la différence entre le taux de rendement attendu d’un investissement risqué, tel qu’une action, et le taux de rendement d’un investissement considéré comme sans risque, tel qu’un bon du Trésor à long terme. En général, plus le risque perçu d’une entreprise est élevé, plus la prime de risque sera importante.
En examinant l’historique de la prime de risque d’une entreprise, les investisseurs peuvent évaluer si l’entreprise a été capable de générer un rendement supérieur à celui d’un investissement sans risque, ainsi que son potentiel de croissance et sa capacité à faire face à des risques futurs. Cependant, il est important de noter que la prime de risque historique ne garantit pas que l’entreprise générera un rendement équivalent à l’avenir et ne prend pas en compte les changements potentiels dans le marché ou dans l’entreprise elle-même.
#4 Quelle est la « Book-Value per Share » ?
La « Book-Value per Share », ou la valeur comptable par action en français, est un indicateur clé de la valorisation d’une entreprise, car elle permet d’évaluer la valeur des actifs de l’entreprise et de comparer cette valeur au cours de l’action.
La valeur comptable représente la valeur des actifs d’une entreprise moins ses dettes et obligations, et elle est calculée en divisant la valeur nette des actifs de l’entreprise par le nombre d’actions en circulation. Cette mesure est souvent utilisée pour évaluer les entreprises qui ont une forte composante d’actifs, telles que les entreprises du secteur de l’immobilier ou les entreprises de services publics.
En comparant le cours de l’action au book-value per share, les investisseurs peuvent évaluer si le marché valorise l’entreprise à un niveau supérieur ou inférieur à la valeur comptable de l’entreprise. Si le cours de l’action est inférieur à la valeur comptable par action, cela peut indiquer que l’entreprise est sous-évaluée et qu’il existe un potentiel d’appréciation de l’action. En revanche, si le cours de l’action est supérieur à la valeur comptable par action, cela peut signaler que l’entreprise est surévaluée et que le cours de l’action pourrait être amené à baisser à l’avenir.
#5 Quel est le « PEG Ratio » ?
Le « PEG ratio » est un ratio utilisé pour évaluer la valeur d’une entreprise en prenant en compte sa croissance future attendue. Le ratio PEG compare le ratio cours/bénéfice (PER) de l’entreprise à sa croissance attendue (EPS growth) sur une période donnée.
Le PEG ratio est souvent utilisé comme indicateur de valorisation plus complet que le PER seul, car il prend en compte la croissance attendue de l’entreprise. Un PEG ratio inférieur à 1,0 peut être considéré comme attractif, car cela indique que le marché valorise l’entreprise à un multiple inférieur à sa croissance attendue. Un PEG ratio supérieur à 1,0 peut signaler que l’entreprise est surévaluée, car le marché valorise l’entreprise à un multiple plus élevé que sa croissance attendue.
Cependant, il est important de noter que le PEG ratio dépend de la croissance future attendue de l’entreprise, qui peut être difficile à estimer avec précision. Par conséquent, le PEG ratio est sujet à interprétation et doit être utilisé en conjonction avec d’autres mesures de valorisation pour évaluer l’investissement potentiel dans une entreprise.
#6 Quel est le coût du capital pour l’entreprise ? (WACC)
Le coût moyen pondéré du capital (WACC, pour “Weighted Average Cost of Capital” en anglais) est un indicateur important pour évaluer la valeur d’une entreprise et sa capacité à générer des bénéfices pour les actionnaires.
Le WACC est le coût moyen pondéré de tous les capitaux propres et dettes utilisés par une entreprise pour financer ses opérations. Il est calculé en prenant en compte le coût de la dette, le coût des capitaux propres, et la structure de capital de l’entreprise. Le coût de la dette est généralement mesuré en utilisant le taux d’intérêt payé sur les dettes de l’entreprise, tandis que le coût des capitaux propres est généralement mesuré en utilisant le taux de rendement requis par les investisseurs sur leur investissement dans l’entreprise.
Le WACC peut également être utilisé pour évaluer la valorisation d’une entreprise. Si le cours de l’action est inférieur à la valeur intrinsèque calculée en utilisant le WACC, cela peut indiquer que l’entreprise est sous-évaluée et qu’il existe un potentiel d’appréciation de l’action. En revanche, si le cours de l’action est supérieur à la valeur intrinsèque calculée en utilisant le WACC, cela peut signaler que l’entreprise est surévaluée et que le cours de l’action pourrait être amené à baisser à l’avenir.
#7 Quelle notation possède l’entreprise auprès des agences de notation concernant ses obligations ?
La notation de crédit de l’entreprise, déterminée par les agences de notation, est un autre indicateur important de la valeur d’une entreprise. La notation de crédit mesure la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes, ce qui peut avoir un impact sur la valeur des actions de l’entreprise.
Les agences de notation, telles que Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch, évaluent la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes à court et à long terme. Les notations sont généralement attribuées sur une échelle de lettres, allant de AAA pour les entreprises les plus solides financièrement à D pour les entreprises en défaut de paiement.
Les notations de crédit des agences de notation sont importantes pour les investisseurs car elles peuvent affecter le coût de la dette de l’entreprise, ainsi que la perception du marché quant à la santé financière de l’entreprise. Par conséquent, si une entreprise a une notation de crédit élevée, cela peut indiquer une santé financière solide et une capacité à rembourser ses dettes, ce qui pourrait potentiellement conduire à une hausse du cours de l’action. En revanche, si une entreprise a une notation de crédit faible, cela peut indiquer un risque plus élevé de défaut de paiement de la dette, ce qui pourrait potentiellement conduire à une baisse du cours de l’action.
#8 L’entreprise possède-t-elle des participations dans d’autres sociétés ?
La détention de participations dans d’autres sociétés peut avoir un impact sur la valorisation d’une entreprise. Si une entreprise possède une participation importante dans une autre entreprise qui connaît une croissance rapide ou qui a des actifs précieux, cela peut augmenter la valeur de l’entreprise propriétaire de la participation. De plus, la participation peut offrir à l’entreprise propriétaire une source de revenus, que ce soit par le biais de dividendes ou de la vente ultérieure de la participation.
Cependant, il y a également des risques associés à la détention de participations dans d’autres entreprises, tels que l’exposition aux fluctuations du marché et aux événements spécifiques à l’entreprise en question. Par conséquent, il est important de considérer la qualité des participations détenues par l’entreprise, ainsi que leur contribution potentielle à la valeur globale de l’entreprise, avant de prendre une décision d’investissement.
Analyser la concurrence 👀
Généralement, les entreprises en bourse ont des concurrents, sauf en cas de monopole. Il est indispensable d’étudier le secteur afin de mieux l’appréhender, de saisir les subtilités et les caractéristiques de celui-ci.
#1 L’entreprise est-elle sur un marché avec une concurrence « pure et parfaite », un marché monopolistique, un oligopole ou sur un monopole ?
La nature de la concurrence sur le marché où opère une entreprise peut avoir un impact important sur sa capacité à générer des bénéfices et à maintenir sa position sur le marché à long terme.
Dans un marché de concurrence « pure et parfaite », les entreprises sont nombreuses, les produits sont homogènes et les prix sont déterminés par l’offre et la demande. Dans un tel marché, les entreprises ont peu de pouvoir de fixation des prix et sont souvent contraintes d’accepter des marges bénéficiaires relativement faibles.
Dans un marché monopolistique, l’entreprise est en mesure de différencier ses produits ou services par rapport à ceux de ses concurrents et peut ainsi bénéficier d’une certaine marge de manœuvre dans la fixation des prix.
Dans un oligopole, un petit nombre d’entreprises se partagent le marché, ce qui peut donner lieu à une concurrence intense mais également à une certaine stabilité des prix.
Enfin, dans un monopole, une seule entreprise contrôle le marché, ce qui lui confère un pouvoir important en matière de fixation des prix et de concurrence.
Il est important pour les investisseurs de comprendre la nature de la concurrence sur le marché où opère une entreprise donnée, car cela peut avoir un impact significatif sur les perspectives de croissance et les marges bénéficiaires à long terme.
#2 L’entreprise peut-elle encore prendre des parts de marchés ?
Si l’entreprise opère dans un marché en croissance où la concurrence n’est pas encore saturée, il peut y avoir des opportunités pour elle de gagner des parts de marché en proposant des produits ou services innovants ou en offrant des prix plus compétitifs.
Dans un marché plus mature et concurrentiel, il peut être plus difficile pour une entreprise de gagner des parts de marché, surtout si elle est confrontée à des concurrents bien établis et dotés d’une forte présence de marque. Dans ce cas, l’entreprise devra trouver des moyens d’améliorer son offre ou de se différencier de la concurrence afin de gagner des parts de marché.
Il est également important de surveiller les autorités de la concurrence dans les marchés où l’entreprise opère. Dans les oligopoles en particulier, les autorités de la concurrence peuvent être très strictes sur les pratiques anticoncurrentielles et surveiller étroitement la concentration du pouvoir dans les mains de quelques entreprises. Si une entreprise est impliquée dans des pratiques anticoncurrentielles, cela peut avoir un impact significatif sur sa valorisation et sa capacité à opérer sur le marché à long terme.
#3 L’entreprise possède-t-elle un « moat » sur son marché ?
La présence d’un MOAT est un élément important à prendre en compte lors de l’investissement dans une entreprise, car cela peut fournir une protection à long terme contre la concurrence et améliorer la capacité de l’entreprise à générer des rendements économiques solides.
Un moat, ou « douve » en français, est une expression utilisée pour désigner une barrière à l’entrée durable, c’est-à-dire un élément qui rend difficile l’entrée de nouveaux concurrents sur le marché. Les moats peuvent prendre différentes formes : des économies d’échelle importantes, des avantages de coût, des brevets, des marques bien établies, une réglementation stricte, etc.
Les entreprises disposant d’un « moat » peuvent avoir un avantage concurrentiel significatif sur le marché, ce qui leur permet de maintenir des marges bénéficiaires élevées et de générer des rendements économiques solides à long terme. Cependant, il est important de noter que les moats ne sont pas éternels et peuvent être remis en cause par l’innovation, l’évolution de la réglementation, ou d’autres facteurs externes.
#4 Qui sont les clients de l’entreprise ?
Savoir qui sont les clients d’une entreprise est un élément important à prendre en compte lors de l’investissement dans une entreprise. Cela peut donner des informations sur les habitudes de consommation des clients et les tendances du marché, ce qui peut être utile pour évaluer la croissance future de l’entreprise et son potentiel de rentabilité.
Il est également important de comprendre la relation entre l’entreprise et ses clients, notamment la force et la stabilité de ces relations. Si l’entreprise est fortement dépendante d’un petit nombre de clients, cela peut représenter un risque pour l’entreprise, car la perte d’un ou de plusieurs clients pourrait avoir un impact significatif sur ses résultats financiers.
D’autre part, si l’entreprise dispose d’un large portefeuille de clients diversifiés, cela peut être considéré comme un signe de résilience et de stabilité, car la perte d’un client n’affectera pas de manière significative les résultats financiers de l’entreprise.
#5 Les clients pourraient-ils remplacer facilement le produit ou le service de l’entreprise ?
Savoir si les clients pourraient facilement remplacer le produit ou le service de l’entreprise est un élément important. En effet, si les clients peuvent facilement remplacer le produit ou le service de l’entreprise par un produit ou un service similaire proposé par un concurrent, cela peut représenter un risque important pour l’entreprise.
Dans ce cas, l’entreprise peut avoir du mal à maintenir sa part de marché et sa rentabilité à long terme. Cela peut être dû à la concurrence accrue, à la pression sur les prix et à la réduction de la marge bénéficiaire.
D’autre part, si l’entreprise propose un produit ou un service unique et difficilement remplaçable, cela peut être considéré comme un avantage concurrentiel pour l’entreprise, car cela peut lui permettre de maintenir sa part de marché, d’augmenter ses prix et de générer des marges bénéficiaires plus élevées.
#6 L’entreprise est-elle leader sur son marché ? 🥇
Si l’entreprise est leader sur son marché, cela peut indiquer qu’elle possède un avantage compétitif important par rapport à ses concurrents. Cependant, cela peut également signifier qu’elle est plus susceptible d’attirer l’attention des régulateurs ou des nouveaux entrants potentiels.
Il est important d’examiner les raisons pour lesquelles l’entreprise est leader sur son marché et de déterminer si elle est en mesure de maintenir cet avantage concurrentiel à l’avenir.
#7 Quelles sont les marges de l’entreprise comparée à ses concurrents ?
Comparer les marges de l’entreprise à celles de ses concurrents peut donner une indication de sa compétitivité sur le marché. Si l’entreprise est capable de générer des marges supérieures à celles de ses concurrents, cela peut indiquer qu’elle possède un avantage concurrentiel important.
Cependant, il est également important de comprendre les raisons derrière les marges supérieures de l’entreprise et de déterminer si elle peut les maintenir à l’avenir. Si les marges sont inférieures à celles de ses concurrents, cela peut indiquer une faiblesse concurrentielle. Dans ce cas, il est important de comprendre les raisons de ces marges plus faibles et si l’entreprise peut les améliorer à l’avenir.
Analyser l’allocation des bénéfices 📊
L’allocation du cash, c’est le nerf de la guerre, c’est là qu’on reconnaît les multi-baggers, donc soyez attentif à cette partie-là.
#1 Comment sont répartis les bénéfices de l’entreprise ?
La répartition des bénéfices d’une entreprise peut se faire de différentes manières, et c’est important de savoir ce que fait l’entreprise de ses bénéfices. Elle peut verser des dividendes aux actionnaires, réinvestir les bénéfices dans l’entreprise pour financer sa croissance, racheter ses propres actions pour augmenter leur valeur, ou encore rembourser des dettes.
Il est important de comprendre comment les bénéfices sont alloués afin d’évaluer l’impact sur la croissance future de l’entreprise et les perspectives de rendement pour les actionnaires.
#2 Comment la croissance est-elle créée ? (Organique/Externe)
Lorsqu’on évalue une entreprise pour investir dans ses actions, il est important de comprendre comment elle crée de la croissance. La croissance peut être organique, c’est-à-dire qu’elle est générée à partir des activités existantes de l’entreprise, ou externe, c’est-à-dire qu’elle est générée par des acquisitions d’autres entreprises.
Si l’entreprise génère de la croissance organiquement, cela peut être un signe de la qualité de son modèle économique et de sa capacité à innover et à s’adapter aux changements du marché. En revanche, si l’entreprise dépend fortement des acquisitions pour sa croissance, il est important d’examiner de près la qualité de ces acquisitions et leur contribution à la croissance de l’entreprise.
Dans tous les cas, il est important de comprendre comment l’entreprise prévoit de générer de la croissance à l’avenir, que ce soit par des moyens organiques ou externes, afin d’évaluer la qualité de ses perspectives de croissance et de prendre une décision d’investissement éclairée.
#3 L’intégration des dernières acquisitions furent-elles bénéfiques pour l’entreprise ?
Analyser les résultats financiers des acquisitions de l’entreprise permet de déterminer si elles ont été bénéfiques pour l’entreprise. Des éléments tels que la croissance des ventes, la rentabilité, les synergies réalisées et la capacité de l’entreprise à intégrer efficacement les nouvelles entités doivent être examinés.
Il est également important de comprendre les raisons de l’acquisition et de savoir si cela correspond à la stratégie de croissance de l’entreprise. Si une entreprise rachète d’autres entreprises mais que cela n’a peu d’impact sur sa croissance, il y a sûrement des questions à se poser.
#4 Comment les acquisitions sont-elles financées ? (Opérationnel/Augmentation de Capital/OPE/ Endettement)
C’est une question importante à se poser car la façon dont les acquisitions sont financées peut avoir un impact significatif sur la santé financière de l’entreprise à long terme.
Si les acquisitions sont financées par l’endettement, cela peut entraîner une augmentation du niveau d’endettement de l’entreprise et, par conséquent, un risque accru.
Si les acquisitions sont financées par une augmentation de capital, cela peut diluer la participation des actionnaires existants.
Si les acquisitions sont financées par les flux de trésorerie opérationnels de l’entreprise, cela peut indiquer une meilleure santé financière et une gestion prudente de l’entreprise.
Enfin, si les acquisitions sont financées par une offre publique d’échange (OPE), cela peut également avoir un impact sur la valorisation de l’entreprise.
#5 L’entreprise souhaite-elle se désendetter sur les prochains exercices ?
Cette question est pertinente car la réduction de l’endettement peut être considérée comme une utilisation prudente des bénéfices de l’entreprise. Si l’entreprise prévoit de se désendetter, cela peut être un signe positif pour les investisseurs, car cela peut conduire à une amélioration de la notation de crédit de l’entreprise, réduire les coûts d’intérêts et accroître la flexibilité financière de l’entreprise.
Cependant, cela peut également signifier que l’entreprise prévoit de réduire ses investissements futurs ou ses distributions de dividendes pour allouer ses bénéfices à la réduction de la dette.
#6 Quelle est la part allouée à la Recherche & Développement ?
La R&D est un élément clé pour la croissance à long terme de l’entreprise, ainsi que pour sa capacité à innover et rester compétitive sur le marché. Les entreprises qui allouent une part importante de leurs bénéfices à la R&D ont souvent un avantage concurrentiel en termes de développement de nouveaux produits, de technologies ou de processus qui peuvent générer une croissance à long terme et améliorer les marges bénéficiaires.
En revanche, il est également important de considérer comment cette R&D est financée et quelle est sa pertinence pour les activités de l’entreprise.
#7 L’entreprise rachète-elle de façon importante ses propres actions ? (Buyback)
Lorsqu’une entreprise rachète ses propres actions (buyback), cela peut être un signe de confiance en l’entreprise et de son avenir, car elle utilise ses ressources pour investir dans son propre avenir plutôt que de distribuer des dividendes ou de procéder à des acquisitions. Cela peut également être une stratégie pour augmenter le bénéfice par action, car en réduisant le nombre d’actions en circulation, le bénéfice est réparti sur moins d’actions.
Cependant, il est important de comprendre les motivations derrière un programme de rachat d’actions. Par exemple, l’entreprise peut racheter ses actions pour empêcher une prise de contrôle hostile ou pour soutenir le cours de l’action. Dans ces cas-là, le rachat d’actions n’est pas nécessairement une décision bénéfique pour les actionnaires à long terme.
Il est également important de surveiller si l’entreprise a suffisamment de ressources pour financer le programme de rachat d’actions et si cela affectera sa capacité à investir dans d’autres initiatives qui pourraient générer une croissance future.
#8 L’entreprise distribue-t-elle des dividendes ?
Il est aussi intéressant de savoir si une entreprise verse ses bénéfices sous formes de dividendes à ses actionnaires. Certaines entreprises, comme les valeurs technologiques, le font moins car elles privilégient l’investissement dans leur croissance.
En revanche, si une entreprise verse des dividendes, il est pertinent d’analyser :
- Le payout-ratio mesure la part des bénéfices distribuée sous forme de dividendes, il est important de vérifier si ce ratio est stable ou en augmentation. Un rendement élevé peut sembler attractif, mais il est également important d’examiner l’historique des dividendes.
- La croissance des dividendes permet de savoir si une entreprise augmente le versement à ses actionnaires année après année
- La fréquence des dividendes : si l’entreprise verse des dividendes de manière mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle
- L’historique des dividendes pour évaluer si l’entreprise a une culture de distribution stable et soutenable.
- La fréquence et l’existence de dividendes exceptionnels sont également des éléments importants à considérer.
- Enfin, il est important de vérifier si l’entreprise a déjà utilisé le dividende par actions, qui peut diluer la participation des actionnaires existants dans l’entreprise.
Les questions personnelles ❓
Dans cette partie, c’est votre liste à vous. C’est peut-être la catégorie la plus difficile car c’est une réflexion sur soi-même, qui relève aussi de la psychologie.
Surtout, ne passez pas cette étape, pensez-y avant d’investir sur chaque action, il est essentiel de savoir notre thèse d’investissement !
#1 Pourquoi j’investis dans cette action ?
Cette question est essentielle pour comprendre vos motivations et objectifs d’investissement. Il est important d’être clair sur votre stratégie d’investissement, votre horizon de placement, votre profil de risque et vos attentes de rendement.
De plus, il est important d’analyser si cet investissement est en accord avec vos valeurs et convictions personnelles. Si vous êtes capable de répondre à cette question de manière claire et précise, cela peut vous aider à prendre des décisions d’investissement plus éclairées et éviter de prendre des décisions impulsives basées sur l’émotion.
#2 Est-ce que je comprends facilement le business de cette société ?
Comprendre le business de l’entreprise dans laquelle vous envisagez d’investir est crucial pour prendre une décision éclairée. Si vous ne comprenez pas le secteur d’activité de l’entreprise, son modèle économique, ses produits ou services, et les défis auxquels elle est confrontée, il sera difficile de savoir si l’investissement est judicieux. Il est important de faire ses recherches et de bien comprendre le secteur et l’entreprise avant d’investir.
Si vous ne comprenez pas l’entreprise, il est préférable de ne pas investir, car cela peut entraîner des prises de décision émotionnelles plutôt que rationnelles.
#3 Est-ce que cet investissement correspond à mon money management et à mes valeurs ?
La question de savoir si un investissement correspond à votre money management et à vos valeurs est essentielle pour rester fidèle à vos objectifs et convictions en tant qu’investisseur. Il est important de comprendre comment cet investissement s’inscrit dans votre stratégie d’investissement globale et de savoir si cela correspond à vos critères personnels en matière de risque, d’éthique et de durabilité.
Si vous investissez dans des actions qui ne correspondent pas à vos valeurs, vous risquez de vous retrouver dans une situation inconfortable qui pourrait vous inciter à prendre des décisions d’investissement impulsives et irrationnelles.
#4 Quel est mon horizon d’investissement ?
Cette question est importante car elle permet de déterminer si l’investissement dans une action d’entreprise est adapté à votre profil d’investisseur et à vos objectifs financiers.
Si votre horizon d’investissement est court terme, il peut être risqué d’investir dans une action dont les fluctuations de cours peuvent être importantes et imprévisibles. En revanche, si votre horizon d’investissement est à long terme, vous pourrez plus facilement supporter les fluctuations de cours à court terme et espérer des gains plus importants sur le long terme.
Il est donc important de déterminer votre horizon d’investissement avant de décider d’investir dans une action.
#5 Est-ce que j’ai préparé mon plan d’invalidation ?
Avant d’investir dans une action d’entreprise, il est important de se poser la question de savoir si l’on a préparé un plan d’invalidation, c’est-à-dire un plan pour savoir quand vendre les actions si les choses tournent mal. Un plan d’invalidation peut aider à éviter des pertes importantes en cas de mouvements défavorables du marché, et peut aider à prendre des décisions plus rationnelles et moins émotionnelles.
Il est important de noter que le plan d’invalidation doit être basé sur des facteurs fondamentaux de l’entreprise, tels que des changements dans la direction de l’entreprise, une baisse des résultats financiers ou une détérioration de la situation économique.
#6 Est-ce qu’il y a un sentiment d’euphorie sur cette action/ce secteur ?
La question à se poser est : est-ce que je suis en train de tomber dans le piège de l’euphorie collective et de prendre une décision d’investissement en fonction des émotions des autres investisseurs plutôt que d’une analyse rationnelle des fondamentaux de l’entreprise et du marché ?
Il est important de garder à l’esprit que les sentiments du marché peuvent être volatils et éphémères, et que la surévaluation d’une action peut entraîner une correction du marché à la baisse. Il est donc important de ne pas se laisser emporter par l’euphorie et de maintenir une approche rationnelle et disciplinée de l’investissement.
#7 Est-ce que c’est réellement moi qui souhaite investir ou alors je cours derrière le train pour absolument investir dans cette société ?
Il est important de se poser cette question pour éviter de céder aux pressions extérieures ou aux mouvements de foule et pour s’assurer que l’investissement est une décision personnelle, basée sur une analyse approfondie et une conviction solide. Cela peut éviter des erreurs d’investissement coûteuses et des regrets ultérieurs.
Il est important de prendre le temps de comprendre les raisons pour lesquelles on souhaite investir dans une société et de s’assurer que cela correspond à ses propres objectifs et convictions.
#8 Comment ai-je entendu parlé de cette action ? 💬
Il est important de se poser la question de la source d’information pour éviter de se laisser influencer par des sources peu fiables ou des « conseils » malveillants sur les réseaux sociaux ou forums boursiers. Il est également important de vérifier les informations auprès de plusieurs sources avant de prendre une décision d’investissement.
⚠️ Avertissement : Les informations présentées sont données à titre informatif et ne doivent être en aucun cas considérées comme un quelconque conseil en investissement, ou une recommandation d’achat ou de vente. Les informations contenues peuvent devenir obsolètes avec le temps.
L'investissement dans des produits financiers (actions, ETF, OPCVM, etc..) est risqué par nature et doit s'envisager à long terme. Il est impératif que vous fassiez vos propres recherches avant toute décision d'investissement, ou rapprochez-vous d'un professionnel du secteur financier pour avoir un avis éclairé sur l’adéquation de ces investissements à votre situation personnelle.
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