Les matières premières occupent une place de plus en plus stratégique dans la construction d’un portefeuille diversifié en 2025. Trop souvent négligées au profit des actions ou des obligations, elles offrent pourtant une exposition unique à des dynamiques économiques spécifiques, moins corrélées aux marchés traditionnels.
Investir dans les ETF matières premières permet d’accéder facilement à des actifs tangibles comme les métaux précieux, l’énergie (pétrole, gaz naturel) ou encore les produits agricoles. Ces classes d’actifs jouent un rôle défensif en période d’inflation et offrent un levier intéressant en phase de reprise économique.
Dans cet article, découvrez les meilleurs ETF pour investir dans les matières premières en 2025, et comment les intégrer efficacement dans votre stratégie patrimoniale.
Pourquoi investir dans les matières premières ?
Métaux précieux, pétrole, gaz naturel, produits agricoles : ces actifs “réels” suivent des dynamiques propres, souvent décorrélées des marchés traditionnels.
1. Une protection naturelle contre l’inflation
Historiquement, les matières premières offrent une protection efficace contre la hausse des prix. En période d’inflation, les coûts des ressources de base — comme le pétrole, les métaux ou les produits agricoles — augmentent, ce qui se répercute directement sur leur valeur.
En 2022, alors que l’inflation atteignait des sommets dans les grandes économies occidentales, l’indice Bloomberg Commodity a enregistré une progression de plus de 16 %. Pendant ce temps, les marchés actions et obligataires subissaient des reculs marqués, pris en étau entre les hausses de taux et l’incertitude économique.
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2. Une faible corrélation avec les actions et obligations
Les matières premières présentent une corrélation historiquement faible avec les grandes classes d’actifs traditionnelles comme les actions ou les obligations.
D’après une analyse publiée par Morningstar en février 2024, l’indice Bloomberg Commodity affichait sur les 10 dernières années une corrélation de 0,21 avec le S&P 500 (actions américaines) et de 0,13 avec l’indice Bloomberg Global Aggregate Bond, mesurant les obligations mondiales.
💡 Pour rappel, une corrélation de 1 signifie que deux actifs évoluent de façon identique, 0 qu’ils évoluent indépendamment, et une valeur négative qu’ils évoluent en sens opposé.
Cette décorrélation s’explique par le fait que les matières premières sont influencées par des facteurs économiques, géopolitiques et climatiques spécifiques, souvent indépendants des cycles financiers. Cela confirme qu’elles offrent une réelle diversification face aux marchés actions et obligataires.
3. Une source d’opportunités en période de tension économique
Les matières premières s’imposent souvent comme des valeurs refuge dans les contextes économiques incertains.
En 2024, l’or a enregistré une progression spectaculaire de +27 %, profitant des craintes liées à l’inflation, aux tensions géopolitiques et à la dépréciation de certaines devises. Cette dynamique se poursuit en 2025, avec un pic à 3 500$ l’once d’or.
En parallèle, des matières premières dites “de transition” comme le cuivre ou le lithium, essentielles à l’électrification et à la transition énergétique, connaissent une tension structurelle sur l’offre, face à une demande mondiale en forte croissance.
Il en va de même pour certaines matières premières agricoles, affectées par les changements climatiques et les restrictions à l’exportation.
4. Un avantage en cas de baisse du dollar
Les matières premières sont généralement cotées en dollar américain sur les marchés internationaux. Ainsi, lorsque le dollar se déprécie, elles deviennent plus accessibles pour les acheteurs utilisant d’autres devises, ce qui stimule la demande et peut faire grimper les prix.
C’est ce que l’on observe en 2025 : entre janvier et juillet, le dollar a perdu environ 12 % de sa valeur face à l’euro, une chute liée notamment aux politiques commerciales agressives de Trump. Cette baisse a profité à plusieurs matières premières comme l’or, le cuivre ou encore le blé, qui ont vu leurs cours progresser.
En intégrant des ETF matières premières à votre portefeuille, vous pouvez donc bénéficier de cet effet devise en cas de repli du dollar — un levier souvent sous-estimé, mais potentiellement puissant dans une logique de diversification.
Top 5 des meilleurs ETF matières premières
La sélection ci-dessous se concentre sur des ETF multi-matières premières, évitant les produits trop spécifiques (comme un ETF or ou pétrole uniquement).
Ces fonds permettent de miser sur la tendance globale des matières premières tout en limitant le risque sectoriel.
Amundi Bloomberg Equal-weight Commodity ex-Agriculture
📌 Code ISIN : LU1829218749
📊 Montant sous gestion : 1,06 milliard €
💰 Frais de gestion par an : 0,30 %
🏢 Société de gestion : Amundi
Cet ETF offre une exposition équilibrée aux principales matières premières non agricoles, avec une pondération équivalente entre l’énergie, les métaux précieux et les métaux industriels. Parmi les matières premières incluses : le pétrole brut, le gaz naturel, l’aluminium, le cuivre, l’or ou encore l’argent.
Ce qu’on aime :
- ✅ Bonne diversification sectorielle : 36 % énergie, 35 % métaux industriels, 29 % métaux précieux
- ✅ Méthode de réplication synthétique bien maîtrisée par Amundi
- ✅ Accessible via plusieurs places boursières (Euronext, Xetra, LSE…)
- ✅ Convient pour un investissement de moyen à long terme, notamment dans une logique de couverture contre l’inflation ou les tensions géopolitiques.
En résumé, un excellent choix pour s’exposer de manière équilibrée aux grandes matières premières industrielles, avec un produit robuste, liquide et bien conçu. Idéal pour ceux qui recherchent un ETF global “core” en complément de produits plus spécialisés.
iShares Diversified Commodity Swap
📌 Code ISIN : DE000A0H0728
📊 Montant sous gestion : 264,9 millions €
💰 Frais de gestion par an : 0,46 %
🏢 Société de gestion : BlackRock
L’ETF iShares Diversified Commodity Swap permet une exposition large à un panier de 20 matières premières, allant de l’énergie aux métaux précieux, en passant par l’agriculture.
Son originalité : une limite de 33 % par secteur pour une meilleure diversification. La réplication est synthétique, via des contrats swap, ce qui lui permet de suivre efficacement l’indice Bloomberg Commodity Total Return.
Ce fonds est pertinent pour les investisseurs cherchant à diversifier leur portefeuille sans s’exposer à une matière première unique.
➡️ Notre avis : un ETF robuste, bien structuré, avec une volatilité modérée. Idéal pour les investisseurs souhaitant une exposition globale et équilibrée aux commodities.
Invesco Bloomberg Commodity
📌 Code ISIN : IE00BD6FTQ80
📊 Montant sous gestion : 3 milliards $
💰 Frais de gestion par an : 0,19 %
🏢 Société de gestion : Invesco
Invesco Bloomberg Commodity est l’un des plus populaires du marché, grâce à son exposition large et équilibrée aux principales matières premières mondiales. Il suit l’indice Bloomberg Commodity TR via une réplication synthétique, et utilise des swaps couverts par des bons du Trésor américain.
Ses points forts ? Des frais très compétitifs à 0,19 %, une liquidité très élevée, et une diversification sur plus de 20 matières premières. En 2025, il bénéficie toujours de solides volumes d’échange et d’une grande transparence dans sa construction.
➡️ Notre avis : excellent choix pour les investisseurs cherchant une base solide d’exposition aux matières premières. Son faible coût et la qualité de la réplication en font un incontournable.
ETF ciblés : pour investir dans une matière première bien précise
Si vous souhaitez investir uniquement dans le pétrole, l’or, le café ou le cuivre, sachez qu’il existe des ETF spécialisés. Ces produits permettent de viser une thématique précise, mais s’accompagnent de volatilité plus forte.
Découvrez nos dossiers :
👉 Investir dans le café : Les 10 meilleurs ETF en bourse
👉 Top des ETF pour investir dans le gaz naturel
👉 Investir dans le cuivre : 8 actions et ETF en 2025
Comment intégrer les matières premières dans votre portefeuille ?
Les matières premières jouent un rôle clé dans la diversification d’un portefeuille. Selon BlackRock et Vanguard, une allocation stratégique de 5 à 10 % en matières premières peut améliorer le couple rendement/risque sur le long terme.
Pour y accéder simplement, les ETF matières premières constituent l’outil le plus efficace. Ils offrent une exposition instantanée à un panier de ressources (énergie, métaux, agriculture…), souvent via une réplication synthétique.
L’achat physique (or, argent) peut avoir du sens dans une optique patrimoniale, mais reste contraignant. Les ETF sont donc privilégiés pour leur liquidité et leur simplicité.
Enfin, intégrer les matières premières peut aussi répondre à une logique tactique : elles ont tendance à surperformer en période d’inflation ou de tensions géopolitiques, comme en 2022.
Investir de façon progressive, par étapes, reste une bonne stratégie pour limiter l’impact de la volatilité naturelle de cette classe d’actifs.
Les risques à connaître avant d’investir dans les ETF matières premières
Investir dans des ETF matières premières peut s’avérer stratégique, mais comporte des risques spécifiques qu’il faut bien mesurer avant de se lancer.
Un décalage fréquent avec le prix réel des matières premières
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, un ETF sur le pétrole ne suit pas toujours exactement le prix du baril. Pourquoi ? Parce que la majorité des ETF matières premières répliquent les cours via des contrats à terme (futures), et non par un achat physique.
Résultat : à cause des mécanismes de renouvellement de ces contrats (effet de roll), la performance peut être dégradée.
En 2024, certaines études comme celle de Morningstar ont montré qu’un ETF pouvait afficher jusqu’à 4 à 6 % de sous-performance annuelle comparé au prix spot de la matière première concernée.
Une volatilité souvent très élevée
Les matières premières sont particulièrement sensibles aux tensions géopolitiques, aux catastrophes naturelles, et aux déséquilibres offre/demande. En 2024, la flambée des prix du cacao (+85 % sur l’année) ou la hausse brutale du cuivre (+22 % au 1er semestre 2025) en sont de bons exemples.
Ce type de volatilité peut offrir des opportunités… mais expose aussi à des corrections soudaines. Une allocation trop importante dans un ETF matières premières pourrait donc amplifier les mouvements de votre portefeuille.
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Un risque de contrepartie pour les ETF synthétiques
Beaucoup d’ETF sur les matières premières utilisent une réplication synthétique : au lieu de détenir les actifs sous-jacents, ils passent des accords avec des banques via des swaps.
Cela implique un risque de contrepartie : si l’établissement partenaire ne respecte pas ses engagements (dans un scénario de crise financière par exemple), l’investisseur peut en subir les conséquences. Ce risque est limité par la réglementation européenne (UCITS), mais il n’est pas nul.
Une fiscalité parfois défavorable
En France, la majorité des ETF matières premières ne sont pas éligibles au PEA.
Résultat : les plus-values sont soumises à la flat tax de 30 %.
Seuls quelques rares ETF respectent les critères pour une intégration dans un PEA, comme certains produits d’Amundi. Vérifiez donc bien la compatibilité fiscale avant d’investir.
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